Le 05/10/2024 à 20:38:16
Je suis cette série depuis le début et j’étais vraiment curieux de savoir comment elle allait se terminer. Pour rappel, le 1er tome commençait comme un survival post apo assez classique, puis les auteurs ont viré de façon inattendue vers une intrigue occulte, en remettant au goût du jour les Grands Anciens, les Shoggoths et le Necronomicon. Bref, tous les fondamentaux du mythe de Cthulhu. Dans ce 5ème et dernier tome, on retrouve même l’emblématique université de Miskatonic. Autant de créations sorties tout droit de l’imagination de l’écrivain H.P. Lovecraft. L’affiliation avec son univers est donc totale, claire et assumée. Cette réinterprétation étonnante du genre mérite à elle seule une lecture. Ce qu’en ont fait les auteurs est, en revanche, un peu plus discutable. La trame est relativement simple, mais elle parait souvent difficile à suivre. D’ailleurs, le résumé présent au début de chaque album n’est pas là par hasard. Sans ça, de nombreux lecteurs – moi le premier – seraient perdus. C’est à la fois la force et la faiblesse du scenario : - Une volonté d’aller vite, en introduisant régulièrement des éléments nouveaux. - Une place de choix laissée aux scènes de combats, dans lesquelles le dessinateur David Tako excelle (les 3 planches d’ouverture de « Dernier sacrifice » sont géniales). - Des cadrages et une mise en page ultra dynamiques électrisent le tout avec une efficacité redoutable. Bref, on ne s’ennuie pas et on en prend plein les mirettes. Malgré cela, c'est parfois l’impression de confusion qui l’emporte. La faute à un récit un peu abscons, comme à chaque fois qu'il est question de portails interdimensionnels et d'invocations d'entités d'outre-monde. Mais également à une profusion de créatures quasiment toutes identiques, de décors plus ou moins uniformes durant de longues séquences et d’action tous azimuts, jusqu’à l’overdose. En réalité, derrière les monstres et la pyrotechnie, on a une histoire qui aurait pu ne faire que 3 ou 4 tomes, sans les dizaines de pages de baston pas toujours digestes. Ces 5 tomes auraient pu donner le temps aux auteurs de développer encore davantage les personnages. Personnellement je les trouve tous intéressants et j’aurais eu envie d’en savoir plus sur eux. Là, on a un joyeux bordel sous stéroïdes, qui hésite entre manga et comics, sans apport significatif à la mythologie de Lovecraft, auquel il emprunte pourtant 95% de son ADN. Cette conclusion propose tout de même une fin satisfaisante, logique et cohérente, mais sans éclat notable. En définitive, c’est une bonne série, bien réalisée, très bien éditée par Le Lombard (les couvertures texturées sont incroyables !) mais qui s’adresse essentiellement aux grands ados qui pourront s’identifier sans peine aux jeunes héros. Peut-être ai-je tout simplement passé l’âge pour l’apprécier pleinement ?BDGest 2014 - Tous droits réservés