Le 03/02/2025 à 08:24:27
Grandville Tome 4. Bryan Talbot. Dans ce quatrième opus, Talbot reprend les aventures de l’insaisissable détective LeBrock, un blaireau au caractère aussi tenace que son esprit est affûté. L’intrigue, dense et bien construite, mêle enquête policière, conspirations politiques et réflexions sur les dérives du pouvoir. Graphiquement, ce tome est une réussite. Le style de Talbot, à la fois détaillé et expressif, donne vie à un monde riche et immersif. Les décors, inspirés de l’ère victorienne mais teintés d’anachronismes steampunk, sont somptueux, tandis que les personnages, tous des animaux anthropomorphes, sont tous très expressifs. Chaque case est soigneusement composée, avec une attention particulière portée aux détails qui enrichissent l’univers narratif. Un petit bémol tout de même et qui vaut pour toute la série, c'est peut-être au niveau de la colorisation qui à mon goût fait un peu trop "artificielle"... Ce quatrième tome de la série allie avec brio intrigue captivante, profondeur thématique et prouesses artistiques. Talbot nous offre ici une œuvre qui séduira autant les amateurs de polar que les passionnés de steampunk. Un incontournable pour les fans de la série et une invitation à la découvrir pour les autres.Le 01/02/2025 à 08:38:53
Bon allez on ajoute une étoile supplémentaire. Non pas que cet opus est meilleur que les précédents. Non. Parce que c'est toute la série, sincèrement, qui est assez grandiose. Et le final de celui-ci annonce un dernier tome complétement déjanté. Ici encore ça dépote et ça défonce. le temps mort n'existe pas et les rares moments de calme font totalement sens dans la narration. Ici encore Talbot réutilise des thématiques archiconnus pour en proposer autre chose et toujours avec pertinence. Ici, c'est les sectes (religion) et l'utilisation de celles-ci par les obédiences du pouvoir de l'argent pour toujours mieux assoir leurs main mises sur la populace; Ici, il y a l'idéologie du racisme et la manière de la propager dans les coeurs pour, que toujours, le pouvoir en place ne soit pas inquiété de la population en leurs trouvant autre chose à haïr. (Tiens, ça me rappelle quelques médias français, ça). Et c'est foutrement bien vue d'avoir choisi les humains (dit les "pates à pain" dans la série) pour choisir le peuple à conspuer. Le lecteur, aussitôt, s'identifie et saisit le propos de l'oeuvre. En plus, avoir choisi des personnages iconiques de la BD franco-belge comme personnages secondaires pour cette lutte anti-raciste et la résonnance est plus forte encore. Et, puis, au delà d'une histoire assez géniale, et qui roule à tout rompre jusqu'à un final génial, les protagonistes, que l'on aime suivre depuis 3 albums déjà, se développe toujours plus dans leurs tragédies personnelles. On les aimait déjà avant, on les aime encore plus. Et, puis, il y a le dessin. Une tuerie de Steampunk anthropomorphique, un univers uchronique parfaitement maitrisé visuellement. Même les couleurs, désormais, j'adore. Elle imprègne tout ce monde d'une patte unique. Bref, une tuerie. Et si le dernier tome est aussi réussi alors cette série est un sans faute.BDGest 2014 - Tous droits réservés