Résumé: <p>Conclusion de la grande saga apocalyptique et magique de Christian Gine. Un scénario sensible et rythmé. Une maîtrise graphique à couper le souffle.</p><p>La Terre se meurt, consumée par une ombre maléfique qui jour après jour la recouvre. Dernier espace de survie pour l'espèce humaine en voie de disparition : une petite enclave nichée au creux du bassin méditerranéen, dans laquelle survit tant bien que mal la petite Arcan', toutefois terriblement traumatisée par la récente mort de son grand-père. Seule à percevoir d'étranges lueurs qui semblent être au centre du mystère qui détruit notre planète, et persuadée que sa destinée doit se jouer en Crète, principal lieu d'émission de ces lueurs, Arcan' entame un périlleux voyage. Un voyage aucours duquel elle croisera peu d'amis ou d'ennemis humains, mais plusieurs créatures directement sorties de l'imaginaire mythologique et parmi lesquelles certaines ne témoigneront pas d'une empathie évidente à son égard... Réalisée par le dessinateur de Neige, un passionant dyptique riche en sensibilité, en magie et en frissons...</p>
L
a grande ombre progresse, ravageant le monde, détruisant la vie. Parmi les rares rescapés, Arcan', une belle jeune fille, pleure la mort de son grand-père. Dans sa déraison, affectée par le chagrin, elle croit apercevoir une lumière qui la guide. Est-ce par cette voie que viendra le salut ?
Après une longue collaboration avec Didier Convard, Christian Gine redevient auteur complet le temps d'une jolie fable en deux actes. C'est l'occasion pour lui de s'adonner avec bonheur à la couleur directe, en usant de ces tons pastel qui transcendent son trait si particulier et confèrent à ce diptyque un véritable charme. Prouesse graphique avant tout, La grande ombre témoigne d'une inspiration toute particulière de l'auteur de Neige.
Derrière la fiction se révèle un fond très personnel, conférant à ce conte un côté très affectif. Comme s'il n'avait pas voulu tout révéler, l'auteur reste souvent dans le vague, ne donnant pas toutes les clés et laissant une grande place à l'interprétation. Est-ce pour cette raison que la fin peut paraître quelque peu abrupte ? Toujours est-il que cette histoire, pour aboutie qu'elle soit sur le plan artistique, se clôt sur un sentiment de douceur mêlée d'incompréhension.
Poétique dans le ton et mystérieuse dans sa conclusion, l'aventure d'Arcan' s'offre comme un plaisir éphémère, une fenêtre ouverte sur un monde merveilleux.