Résumé: À bord du Goliath 01, gigantesque transporteur pénitentiaire en perdition dans l'espace, l'ensemble de l'équipage et des détenus semble avoir été massacré par un homme, le Colonel Mercer. Pour lui échapper, John, unique survivant, se terre dans les entrailles du vaisseau. Abandonné, traqué, il s'accroche à l'infime espoir de fuir cet endroit maudit... Mais l'espace n'est-il pas la meilleure des prisons ?
L
e Goliath, un vaisseau-prison, est percuté par une pluie de météorites. Lors de cet accident, le colonel Mercer a pété les plombs et entrepris de tuer tous les prisonniers du transport pénitentiaire ainsi que l’équipage. Un détenu, a priori seul, erre désemparé. Privé d’issue, il doit trouver le militaire avant que celui-ci ne lui tombe dessus. Mais la fatigue aidant, son esprit commence à lui jouer des tours.
Un huis clos dans un vaisseau spatial, évidemment, beaucoup vont lorgner du côté d’une grande brune et de son alien pas vraiment domestiqué. La comparaison est naturelle, mais point de bestiole extra-terrestre ici. Par contre, une partie de la trame narrative s’inspire de ressorts assez proches du film de Ridley Scott puisque les auteurs invitent le lecteur à suivre le rescapé d’un massacre, cherchant à échapper au monstre, humain celui-ci, qui n’est jamais montré. La comparaison s’arrêtera là car loin de la maîtrise dont fait preuve Ripley, le survivant paraît bien troublé, sur le point de basculer dans la folie. Au-delà du suspense que certains désamorceront peut-être rapidement, c’est la construction de l’histoire qui s’avère intéressante, avec cet homme traqué, avançant dans les couloirs sombres d’un vaisseau en perdition, oscillant entre lucidité et démence. Ce dernier aspect est montré au travers de visions (la petite amie du lycée se promenant nue dans les couloirs, une petite sauterie entre cadavres,…) qui surgissent sur le parcours du héros malgré lui ou encore par l’intermédiaire de la voie off exprimant ses pensées.
Toutefois, ce qui emporte l’adhésion, c’est le dessin de Sean Phillips. L’auteur britannique applique avec bonheur certains codes du comics au format franco-belge. Habitué des décors minimalistes et des jeux d’ombres et de lumières, il trouve ici un terrain propice à l’expression de son talent. Il propose des planches en pleine page constellées de vignettes proposant des gros plans, principalement sur des visages ou des gestes. Ce découpage confère un dynamisme étonnant à la narration telle une caméra s’évertuant à bouger, multipliant les séquences. Son trait n’est pas d'une précision chirurgicale mais évocateur, ce qui lui permet de caractériser l’atmosphère oppressante propre à ce type d’aventure.
Le récit n’est sans doute pas d’une folle originalité. Cependant, sa découverte, portée par une très bonne partition graphique, est tout à fait plaisante.
La preview
Les avis
Erik67
Le 21/12/2020 à 12:49:08
Cet épisode de la grande évasion est franchement un loupé de la collection. Il n'y a aucune surprise dans ce délire spatial dans le genre "dans l'espace, personne ne vous entend crier". Certes mais qu'est-ce qu'on s'en fout en l'occurrence !
En effet, la construction de ce récit ne recèle aucune originalité. Le suspense est quasi inexistant. Le dessin est franchement quelconque. Le bain de sang ne vous procurera que du dégoût. Nous aurons droit à de la violence gratuite sans aucune once d'intelligence.
Je veux bien me laisser happer par le vide. Mais ici, c'est intersidérant !
zoa
Le 25/12/2012 à 12:10:08
Un album ou l'on se perd ! bien que l'on soit sur une base spatiale de taille réduite.
Le style graphique est un peu lourd, la mise en page assez compliquée à comprendre au départ. Un scénario qui est prenant au début, laisse dubitatif au milieu et qui se finit par un tour de pass-pass mal réussi.
Espérons que le prochain opus de la série sera meilleur !
Eddy Current
Le 19/11/2012 à 09:41:52
Humour (très) noir, ambiance sombre et un Sean Phillips plus appliqué que sur ses séries US. Cocktail sympathique...