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o Kyung ne sait plus ce qu’il veut faire. Etudiant à l’école des Beaux-Arts, ce qu’il connaît ne l’intéresse plus. En traînant dans les rues le soir, il croise Ghost et Headz, des graffeurs, dont le talent le sidère. Il s’intéresse alors à leurs techniques et leurs œuvres. Une passion est née.
Un manwha sur le graffiti, il fallait oser. Pourtant Choi Jong Hun parvient à intéresser le lecteur avec ce thème nouveau qu’il maîtrise bien, ayant lui-même été un pro de l’aérosol. On suit avec plaisir la naissance de l’engouement d’un néophyte, Do Kyung, pour cet art particulier. Cette découverte du monde fermé des graffeurs s’accompagne d’une histoire d’amitié virile, appuyée par les personnalités diverses des protagonistes, à commencer par le héros, véritable roi de la baston. Ce dernier aspect ajoute une dose d'action qui, sans être primordiale, dynamise l'ensemble.
On regrettera cependant le côté trop naïf de Do Kyung qui, bien qu’étudiant en art, n’a jamais entendu parler de ces dessins généralement vus comme des gribouillages et des dégradations. Cela paraît d’autant plus improbable qu’il est expliqué en fin de volume que ce mode d’expression artistique a débarqué en Corée au début des années 90 et que le pays n’a aujourd’hui rien à envier à ceux où il est né dans les années 60.
Le graphisme n’est pas exceptionnel, mais les émotions sont bien rendues. Les fresques présentées sont travaillées et bien mises en valeur. On sent combien l’auteur désire transmettre sa passion et se plaît à la mettre en image.
Enfin, à la fin du volume, on trouve une courte histoire du graffiti, ainsi qu’un petit lexique et les interviews de deux grands graffeurs coréens, Vanal et Koma, accompagnées de photos en noir et blanc de certaines œuvres (on peut les voir en couleurs sur le site de Paquet).
Graffiti intrigue par son sujet bien que l’histoire soit assez classique. Le premier volume mérite donc qu’on s’y attarde un peu.