Résumé: Plongée dans le quotidien d'un samouraï peu ordinaire ! Masa, samouraï sans maître et désargenté, se fait engager comme garde du corps par Yaichi, un jeune homme assez débauché. Masa ignore qu'en fait, Yaichi est le chef d'une bande de brigands : les Goyô. Pourtant, attiré par l'énigmatique Yaichi et ses singuliers acolytes, Masa s'implique progressivement dans les affaires de la bande. Devra-t-il mettre sa conscience en sourdine ?!
C
ongédié par son daimyô qui le trouvait incompétent, Masanosuke est devenu rônin. Excessivement timide et avec sa tête de perdant, personne ne veut l’embaucher. Sa rencontre avec le mystérieux Yaichi qui lui propose d’être son garde du corps d’un soir, pourrait changer cela. Mais lorsqu’il apprend que son employeur du moment est en fait le chef des Goyô, une bande spécialisée dans les enlèvements contre rançon, il préfère ne pas pousser plus avant sa collaboration. Pourtant, faute de trouver du travail, il devient peu à peu dépendant des membres du gang qui lui offrent le gîte et le couvert contre quelques menus ouvrages. Sans s’en rendre compte, sous la houlette de Yaichi, Masanosuke travaille chaque jour un peu plus au profit des Goyô…
Dans ce premier tome de Goyô, Natsume Ono met en place ses personnages et l’univers dans lequel ils vivent. Très rapidement, l’auteur parvient à accrocher l’attention du lecteur grâce à la sympathie qui se dégage de son héros loser et au charisme de l’intrigant Yaichi. Après un rapide exposé de la situation singulière autant que déprimante de Masanosuke, la rencontre entre ces deux protagonistes et ce qui s’ensuit constituent une mise en bouche appétissante qui titille la curiosité. S’enchaînant sans heurt, la suite des évènements confirme cette bonne impression de départ et entraîne dans un jeu du chat et de la souris goûteux, à défaut d’être totalement original. Il est plaisant d’assister aux manœuvres détournées de Yaichi pour amener le rônin abattu à faire partie de sa bande. Avouons d’ailleurs que les membres de celle-ci font également beaucoup pour l’intérêt de la série. Avec leurs manières de filou au grand cœur, leurs caractères très marqués, leur côté bon enfant et le passé chargé qu’on leur devine, ils ne manquent pas de s’avérer attachants et donnent envie d’en savoir plus sur chacun d’eux. Le ton à l’humour doucement piquant et les évènements parfois cocasses arrachent des sourires et rendent la lecture plaisante. Accompagnant l’ensemble, le trait fin ainsi que les visages taillés à la serpe et aux paupières tombantes de Natsume Ono donnent du relief à l’histoire et aux personnages, en particulier à travers le rendu des expressions.
Sans bouleverser le genre, Goyô s'avère agréable à lire et le lecteur prend vite plaisir à suivre les membres de cette bande de kidnappeurs un peu particuliers. Un bon début donc qui augure d'une série intéressante. Affaire à suivre.