Le 30/08/2020 à 15:46:43
Aujourd’hui essentiellement connu – et reconnu – comme l’un des plus grands scénaristes de comics de super-héros, travaillant longtemps pour Marvel Comics puis, dernièrement, pour DC Comics, Brian M. Bendis a débuté sa carrière dans le rayonnage opposé de cette industrie. Celui-ci débute en effet comme auteur complet, durant les années 90, sur une série de polars noirs publiés chez des éditeurs indépendants. On peut notamment citer Fire (1993), Goldfish (1994), Jinx (1996-97) et Torso (1998), réunis en VO au sein de l’épais "Crime Noir Omnibus". Le premier de ces titres est toujours inédit en VF, il faut donc se tourner vers la VO, ou vers internet, pour le lire ; toutefois, s’agissant de la plus faible et courte histoire des quatre, on peut également très bien faire l’impasse dessus. La véritable "trilogie" commence ainsi pour moi avec Goldfish, l’histoire d’un petit escroc sur le retour (A.K.A. Goldfish 1994, #1-5). Dès la première planche et il y a déjà plus de vingt-cinq ans de cela, on retrouve le goût de Bendis pour les dialogues. Ses personnages n’arrêtent pas de bavarder tout au long de l’album, dans un style très familier et souvent pour ne rien dire de très utile à l’intrigue. Mais ces échanges contribuent à créer une ambiance et une tension au récit et c’est surtout de cela dont il va être question sur un peu plus de 250 pages. On entre dans l’histoire sans en saisir immédiatement tous les enjeux, le rythme est lent (une partie de cartes durera, par exemple, une douzaine de pages…), il y a peu d’action et il faut être patient pour comprendre la motivation entourant le retour à Cleveland du personnage principal, David Gold dit Goldfish, son passé et les liens qui l’unissent aux autres protagonistes. Il ne s’agit assurément pas d’un des romans graphiques noirs les plus accessibles, ni des plus transcendants d’ailleurs, mais cela reste cependant une histoire correcte très bien racontée. Bendis en est donc également l’illustrateur et son trait, qui combine le dessin et la photographie retouchée, le tout en noir et blanc, est plutôt plaisant et le cadrage et la mise en scène sont variés. Il y a en revanche quelques visages qui auraient mérités d’être plus travaillés pour être plus reconnaissables, les trames dignes d’un vieux logiciel Paint auraient pu être évitées et, pour un auteur qui affectionne autant les dialogues, les phylactères sont particulièrement basiques. Quant à l’édition de Semic, elle est très bonne – couverture souple et papier mat – et tient la route encore quinze ans après sa sortie (en tout cas pour l’exemplaire que j’ai trouvé en occasion).Le 22/08/2004 à 17:35:26
Dans la lignée de "Torso" du même Bendis... L'histoire sans être superBDGest 2014 - Tous droits réservés