Info édition : Avec jaquette illustrée, sens de lecture d'origine (droite vers gauche).
Résumé: Saichi Sugimoto est une véritable légende de la guerre russo-japonaise du début du XXe siècle. Surnommé “l’Immortel”, il a survécu aux pires batailles menées dans les régions les plus sauvages qui soient. Mais quand le conflit se termine, il se retrouve seul et sans le sou... C’est alors qu’il apprend l’existence d’un fabuleux trésor de 75 kilos d’or accumulé par les Aïnous, peuple autochtone vivant en harmonie avec la nature. Hélas, le magot a été volé, puis caché par un homme désormais enfermé dans la pire prison d’Hokkaido. Les seuls indices menant au butin sont de mystérieux tatouages inscrits sur la peau de criminels évadés...
«
Les faibles finissent dévorés ». La sentence, aux allures de leitmotiv, s'échappe de la bouche de Saichi Sugimoto, rescapé de la guerre russo-japonaise du début du XXè siècle. Revenu du front couvert de stigmates, il est aussi sans le sou. Il tente alors sa chance sur l’île d’Hokkaido, mais la ruée vers l’or et les chercheurs de pépites sont passés bien avant lui. Le pactole peut se trouver ailleurs, sans écumer les rivières : la rumeur veut qu’un détenu a stocké un magot. Pour l’atteindre, il faut résoudre une énigme dont la clé est imprimée… sur le corps de taulards tatoués. Le défi est de taille, la nature redoutable en ces lieux et la concurrence promet d’être sévère. Qu’importe, sa décision est prise, son but fixé. Un renfort inattendu ne sera pas inutile…
Avec Golden Kamui, le vent vivifiant de l’aventure souffle à nouveau ! Elle a du charme cette quête de la fortune rapide (et plutôt) mal acquise. Disposant d’un dessin élégant qui lui permet d’attirer le regard des non (ou peu) manga-philes amateurs de détails, la série s’appuie sur trois piliers bien agencés. Tout d’abord, une galerie de protagonistes bien définis, dont la personnalité n’est en rien monolithique. Surnommé l’« Immortel », l’ancien soldat est effectivement dur au mal, sait être impitoyable mais révèle une fissure morale qui le rend humain. Frêle, la jeune complice qui l’accompagnera dans son périple, dispose d’une connaissance si aboutie du milieu naturel qu’elle en devient une assurance, insoupçonnable a priori, contre ses dangers. Enfin, les méchants, chefs de troupe comme hommes de main, ont le charisme nécessaire ou, a minima, une aptitude à la bagarre suffisante pour être crédibles face au héros.
Deuxième ingrédient de choix : une chasse au trésor digne de ce nom. Construite autour d’un puzzle à assembler au gré des chapitres, cette intrigue peut constituer un fil rouge de choix et fournir un prétexte pour voir du pays.
Enfin, pour divertissante qu’elle soit, cette ouverture affiche immédiatement quelques inserts pédagogiques, dissertant autour de rappels historiques, d’accents naturalistes prononcés, voire anthropologiques. Ces parenthèses, adroitement intégrées, laissent planer un doute sur la cible de l’auteur mais les accès de violences y apportent régulièrement une réponse : il s'agit d'un seinen.
Arborant de solides atouts, Golden Kamui démarre sur des bases toniques et séduisantes qui en font le récit « feuilletonnant » le plus prometteur de cette rentrée.
Les avis
Erik67
Le 30/08/2020 à 17:26:20
C'est vrai que je suis sans concession dans ma notation des mangas. Il y a en a de très mauvais qui plairont à un public peu exigeant. Cependant, il existe également des perles à savoir des mangas qui surpassent les autres en terme de qualité. Golden Kamui en fait incontestablement partie. Je vois également que je ne suis pas le seul à le penser.
J'ai aimé le style, le déroulement de l'histoire ainsi que le graphisme. Il y a un tout qui se marie très bien. C'est assez intelligent dans la mise en scène. L'intrigue est savamment bien pensée. Et puis, on apprend des choses sur l'histoire du Japon peu après son conflit avec la Russie en 1905. Le lieu de l'intrigue est l'île la plus au nord du Japon. Hokkaido est encore une terre sauvage peuplée d'autochtones qui ne sont pas encore Japonais. C'est assez intéressant de découvrir la culture des Ainous qui ont un grand rapport avec la nature.
Ce manga a été maintes fois primé au Japon. Je comprends aisément les raisons. Ce titre est une réussite dans la même veine que Bride Stories.