Résumé: Ruka est une adolescente sensible qui vit avec sa grand-mère sur Neijima, une petite île de la mer intérieure touchée par l’exode rural et habitée, selon la légende, par une «divinité du bonheur », Fukunokami. Un jour, elle découvre une étrange statuette sur la plage, la dépose dans le reposoir d’un temple et lui adresse une prière.
La statuette prend alors vie sous ses yeux ébahis. Elle a l’apparence d’un Fukunokami. Au fil des jours le statuette va apporter la prospérité aux habitants qui vont lui vouer un véritable culte…
L
e talentueux, et pas assez connu auprès du public francophone, Seita Horio revient avec un nouveau thriller : Golden Gold !
Ruka est une collégienne comme les autres. Elle vit avec sa grand-mère sur l'île de Neijima, où, selon les croyances locales, résiderait la "divinité du bonheur". Le quotidien de l'adolescente va être bousculé par une rencontre singulière. En allant ramasser des crustacés sur la plage, Ruka découvre une statuette ressemblant à la déesse insulaire. Elle la nettoie puis la dépose dans un temple. C'est alors que le Fukunokami prend vie...
L'aspect visuel de ce titre se situe nettement au-dessus de la production industrielle des grosses locomotives du genre. L'auteur apporte un souci du détail dans les décors et accessoires qui nourrit grandement les planches et contribue à générer une touche de réalisme. Le découpage donne le rythme, tout en installant les différentes ambiances. Si le mangaka avait frappé fort avec Kokkoku, sa première série, les qualités déjà présentes s'affirment pour définir un véritable style.
Avec Golden Gold, le Lézard Noir mue et opte pour une stratégie allant à contre-courant des autres éditeurs : celle du petit format. En effet, cette série est proposée en 13x18 pour un tarif de 8,50 euros. Jusqu'à présent, cette maison d'édition était connue pour ses titres underground et décalés vis-à-vis du maintstream et des volumes aux dimensions rendant très agréable la lecture du travail de différents mangakas ( Umezz, Eldo Yoshimizu...). Dorénavant, son catalogue s'enrichit et s'élargit afin de toucher un autre public que celui des amateurs éclairés. Cette nouvelle série, parue en 2015 au Japon, possède toutes les caractéristiques pour séduire les habitués d'un manga davantage commercial, tout en leur permettant de glisser progressivement sur quelque chose de plus construit graphiquement et scénaristiquement.
La traduction est assurée par le rakugo-performer Cyril Coppini, qui a déjà proposé ses services et sa maîtrise de la langue sur d'autres titres du Lézard noir, comme Rakugo à la vie à la mort et Dernier ferry pour le succès , mais qui a aussi retraduit la saga fleuve Detective Conan. À l'instar de Miyako Slocombe, cet homme des arts parvient à insuffler de la vie dans son texte.
En quelques mots, Golden Gold est un thriller psychologique efficace grâce à un scénario savamment maitrisé. Il est servi par un trait agréable à l’œil et réaliste collant parfaitement à l'ambiance.