Info édition : Noté "Première édition". Avec un supplément illustré de huit pages en fin d'album. Cocréation pages 42 et 43 : M.C., Alberto.
Résumé: Février 1916. Les Godillots pataugent dans la gadoue du «tourniquet» qui mène à la bataille. Chacun gère au mieux sa peur. Sauf un, celui qu'on appelle «Serpolet», qui garde un calme étonnant. Avec Palette et le Bourru, il est chargé de porter un message en début de colonne. Mais un accident chamboule la mission : Serpolet est blessé. Perdu, prenant conscience des dangers qui l'entourent, Serpolet s'enfuit droit devant lui. Il entraîne Palette et le Bourru dans une poursuite délirante vers la tête du Tourniquet où ronronne le grondement de l'Enfer.
F
évrier 1916, quelque part près de Verdun. L'hiver cloue littéralement l'armée française sur place. Les véhicules, les roues coincées dans la terre gelée des chemins, ne bougent plus et dès que le soleil pointe le bout de son nez, les lignes se transforment en un gigantesque bourbier. Palette, Le Bourhis et Serpolet ont ordre d'apporter une missive urgente au quartier général. Cette mission anodine va se transformer en une course poursuite extraordinaire après que Serpolet ait été victime d'un accident. Blessé et choqué, il va errer, tel un somnambule, dans les coulisses de la terrible bataille en préparation. Sur ses traces, ses compagnons se doivent de le retrouver rapidement, c'est lui qui a lettre et les généraux ne sont pas connus pour être patients avec la bleusaille !
Changement de ton et de chronologie pour ce quatrième volume des Godillots. En effet, Olier et Marko ont situé l'action de leur histoire quelques mois avant Le plateau du croquemitaine, le premier tome de la série. Le jeune Joanes fait les frais de ce choix qui permet également aux auteurs d'offrir un traitement plus sombre à défaut d'être réellement plus construit. Résultat, ce qui faisait l'originalité du titre – une BD de guerre orientée jeunesse – a complètement disparu et n'est malheureusement absolument pas compensé par une intrigue poussive et sans grand intérêt. Alors que Serpolet déambule en plein délire, les autres protagonistes s'agitent dans tous les sens à sa recherche. Quelques détails documentaires (les troupes nord-africaines, les superstitions des soldats) meublent comme ils peuvent un récit sans grande consistance. Au final, la lecture s'avère décevante et peu prenante.
Même l'excellent travail graphique de Marko (les scènes d'hallucinations sont inquiétantes et effrayantes, par exemple) n'arrive pas à sauver cet épisode. Le tourniquet de l'Enfer souffre du recadrage brutal de l'ambiance initiale du titre et, avouons-le, d'un scénario manquant particulièrement de nuance. Espérons que la suite des aventures des Godillots saura être plus convaincante.