Résumé: Le tour du monde en moins de 80 jours ! Voici le défi que se décide à relever la journaliste Nellie Bly à la fin du XIXe siècle : battre le fameux record établi par Phileas Fogg, personnage inventé par Jules Verne. Alors que la jeune journaliste démarre son tour du monde pour le compte du New York World, le patron d'un journal concurrent décide d'envoyer une autre femme, Elizabeth Bisland, et que la meilleure gagne.
C'est dès lors pour ces deux femmes le début d'une course contre la montre, le sexisme, et les préjugés... Une ode à l'audace et à la détermination !
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i]Nellie Bly, première journaliste d'investigation chez Steinkis en juin 2020, Pionnières. Nellie Bly : journaliste chez Soleil toujours en 2020, ou encore de Nellie Bly, dans l'antre de la folie publié par Glénat en février 2021. Visiblement la pionnière du journalisme au féminin subjugue à tel point que Julian Voloj et Julie Rocheleau ont pris, eux aussi, le parti de relater son odyssée autour du globe en 72 jours, 6 heures, 11 minutes et 14 secondes !
Alors qu’apporte cette nouvelle hagiographie à la légende d’une femme atypique, mais pas unique ?
En 1890, à bord du SS City of Paris, la vapeur mettait le Havre à 5 jours et 19 heures de New York et l’Orient express reliait Paris à Istanbul en moins de 72 heures… alors qu’en 1839, il fallait, pour relier Paris à Strasbourg, 36 heures en malle poste, et, en 1770, onze jours de carrosse ! La fin du XIXe est celle de la conquête de la planète grâce à la technologie. Mais l’intérêt principal de Globe-trotteuses n’est pas seulement de raconter cela en filigrane, il est l’occasion d’une mise en parallèle de deux conceptions de la vie qui, l’espace d’un tour du monde, enflammèrent les imaginations de ceux restés à quai ! En effet, cet album s’attache surtout, au gré des pérégrinations d’Elizabeth Bisland ou du périple de Nellie Bly, son antithèse, à leur destin ! L’une voulait partir, l’autre y fut obligée. L’une désirait s'échapper du pré-carré que la société lui réservait, l’autre s’y complaisait. L’une travaillait pour le New York World, l’autre pour le Cosmopolitan. L’une préférait les articles de fond, l’autre les chroniques littéraires. Et, finalement, l’une est partie vers l’Est en train tandis que l’autre optait pour l’Ouest et le bateau. Pour conter cette épopée d’un autre temps, Julie Rocheleau s’emploie à grand renfort de couleurs et via une scénographie burlesque, à offrir une partition graphique dynamique, imaginative et imagée qui transforme ces quelques cent soixante-douze planches en un véritable divertissement, dans ce que cela a de meilleur.
In fine ce unième opus sur Nellie Bly n’est pas seulement le récit d’une course-poursuite contre le temps, les éléments et les évènements… il est aussi l’histoire des prémices de l’émancipation féminine qui conduiront cent ans plus tard à l’égalité homme-femme.