Le 27/06/2024 à 21:49:11
Ponzio et Marazano. Le duo prolifique et inspiré pour accoucher d'œuvres atypiques, que cela soit en terme de scénario dont la narration est généralement bien alambiquée, ou encore en terme de visuel rotoscopique qui s'approche du roman-photo hyperréaliste. Genetiks™ est une œuvre qui met les pieds dans les dérives de la manipulation du génome humain, empruntant aux polars paranoïaque à la De Palma, aux ambiances étranges à la David Lynch/Cronenberg, à la narration complexe d'un Nolan et à la dénonciation du système à la "Matrix". Les allers/retours et autres ellipses font perdre le "héros" au même titre que le lecteur dans ce dédale où l'intrigue se complexifie pour finalement mieux révéler sa chute cruelle et cynique. Avec un peu de recul, certaines péripéties sont assez capillotractées et les personnages sont au départ de véritables clichés sur patte, je pense notamment au méchant dirigeant du labo pharmaceutique qui se prend pour un dieu. Il faut quand même saluer l'effort des auteurs pour l'œuvre dans globalité, même si cela aurait pu être plus allégé (il y a quelques répétitions). Une bande-dessinée qui résonne étrangement avec l'actualité au regard des richissimes "lobbies" pharmaceutiques, tel que Pfizer et autres marchands de vaccins mortels, qui n'ont jamais autant prospéré et influencé des décisions majeurs et autres politichiens à coup de millions. Pour finir, comme l'écrivait si bien Rabelais: "Science sans conscience n'est que ruine de l'âme".Le 09/12/2021 à 11:11:38
Plongé au cœur d'une affaire teintée d'espionnage industriel et d'activisme militant autour du sujet controversé des recherches génétiques, Thomas voit sa vie de petit chercheur biologiste totalement bouleversée et, au-delà même, remise en cause. La science est un des domaines qui enflamme le plus l'imagination des auteurs de fiction. Extrapoler sur les évolutions de nos connaissances et leurs applications concrètes est le fondement même de la science-fiction. Dans ce genre sont pourtant inclues des œuvres qui, sans juger de leur qualité, n'ont pas d'ancrage dans le savoir. En littérature comme en bande dessinée la catégorie est même majoritairement composée de productions ne répondant pas à ce principe… C'est donc un plaisir réel et rare de lire un album qui s'attache au postulat originel. L'intérêt de GENETIKS™ est d'apporter autant de divertissement que de matière à réflexion. Il est indéniable que l'accroissement des connaissances humaines et le contrôle qu'elles permettent façonnent nos sociétés. Les perspectives de la bio-ingénieurie nourrissent ainsi les espoirs et les fantasmes, la défiance et la peur. La génétique s'accompagne d'une cohorte de mythes sur lesquels s'appuie habilement le scénario de MARAZANO. Il n'y a pas là de grande nouveauté mais le traitement du sujet est original, amenant petit à petit le lecteur à saisir les enjeux de ce qui se trame. Entre élisions subtilement amenées et contre-champs prenant de plus en plus d'importance, la réalité s'insinue doucement, induisant une lecture fluide et soutenue. Même si je ne me suis pas extasié sur les planches ou sur quelques cases en particulier, le dessin de PONZIO est efficace et sert parfaitement le récit. Le trait me paraît quelque fois trop photographique et certaines expressions faciales peut-être trop appuyées, mais rien qui m'ai rebuté. GENETIKS™ est donc un très bon de moment de lecture, de ceux qui se prolongent par les réflexions, les interrogations et l'envie d'approfondir le sujet qu'il fait naître.Le 12/06/2014 à 21:45:38
Ça faisait longtemps que je n’avais pas lu la suite, quatre ans environ et ce que je pressentais dans le deuxième volume s’est bien déroulé dans le troisième. L’histoire est sympa, même si c’est du déjà vu en ce qui me concerne. C’est une histoire d’anticipation pour moi, où la génétique pourrait résoudre beaucoup de chose dans le futur ou bien créer quelques problèmes comme dans ce récit ici présent. J’ai pris l’intégral qui est de bonne qualité, sinon j’aime beaucoup le travail de Marazano à l’écriture et de Ponzio au dessin, on a l’impression que Ponzio travaille sur des photos. J'ai bien aimé.Le 18/03/2013 à 15:12:28
Je suis devenu un grand fan de l'univers distillé par Ponzio/Marazano. J'ai donc décidé de compléter ma collection du binôme d'auteur avec Genetiks. Le dessin est toujours aussi formidable: hyperréaliste, avec un gros travail sur les noirs, les contrastes, dans un certain style clair obscur. Il rend très bien l'histoire et l'atmosphère oppressante. Personnellement, j'adore. Le fonds de l'histoire est un mélange entre Polar, manipulations biotechnologiques et navigation entre illusions et la réalité. cela a des airs de Matrix ou The Island sans pouvoir fondamentalement être comparé à ces films. En fait, c'est l'histoire d'un clône qui est une banque d'organe, parmi de nombreux autres clones maintenus dans un état permanent d'hébétement, de béatitude et d'insconscience. Leurs organes sont prélevés en continue et se régénèrent. Se faisant, un des clones grâce à l'habituation de son organisme aux psychotropes prend progressivement conscience de son état et commence à se construire une identité et une histoire grâce aux indiscrétions, aux intervenants qui s'affairent autour de lui. La trame de l'histoire est donc cette reconstruction de l'histoire de Genetiks et de ses manipulations, ainsi que d'une histoire, celle du héros qui intègre ou essaye d'intégrer tous les évènements qui subit, dont il est la victime, tout au long de sa vie in vitro dont on ne sait si elle a duré 10, 100 ou 500 ans. Il est alors un ingénieur de Genetiks qui est victime d'haluccinations, qui sont en fait des réminiscences de sa vie in vitro. Il faut cependant souligner que l'histoire complète fait 300 planches, ce qui est long pour l'idée de base du scénario telle que je viens de la décrire. 150 planches, voire 200 maximum, auraient été suffisantes. Le fait de diluer et réaliser que l'on assiste à une vie illusoire et à la "scénarisation" par le personnage principal finit par tirer un peu trop sur la corde. une meilleure articulation entre les évènements de sa vie in vitro et de sa vie imaginée et reconstruite aurait ainsi pu être trouvée, certains rebondissement apparaîssent peu compréhensibles voir incohérents avec l'histoire générale. Mais surtout l'histoire est à rallonge. C'est une histoire gachée de SF, qui se lit bien, et que les fans de Ponzio/Marazano, dont je fais parti, pourront apprécier . Marazano a quand même gâché ce qui étaiit une idée fondamentalement très bonne.BDGest 2014 - Tous droits réservés