Info édition : 15 x 21 cm - imprimé en noir et blanc - couverture souple avec rabats
Résumé: Après un détour dans les méandres de la forêt de la fertilité avec son premier livre Avant mon père aussi était un enfant publié en 2011 chez Cornélius, Fanny Michaëlis est de retour avec Géante qui nous entraîne dans un univers urbain, bétonné, rigide. Là se joue l’histoire de Véra, d’Agnes et d’Abel, triangle amoureux et adolescent oscillant entre attirance charnelle et amitié fusionelle.
L’imaginaire de la jeune et rougissante Véra nous transporte dans une forêt peuplée de cabanes coniques - refuges dans lesquels on pénêtre, se glisse, se cache (en forme de V) - et d’arbres - formes menaçantes et invasives (en forme de A) - où rôde un exhibitioniste à la fois réel et fantasmé, objet de désir et personnification d’une sexualité qui la hante.
L’univers déprimant d’une banlieue ordinaire : des grilles, des barreaux, des dunes de ciment, un Bel Est qui n’est qu’une gare de RER, et pour tout géant, un centre commercial. C’est dans ce décor désolé que des adolescents maladroits, Véra, Agnès et Abel, jouent l’éternel drame du triangle amoureux. Véra voudrait ne plus être une victime. Elle aimerait se raser la tête, exhiber des cicatrices et puis que les gens aient peur d’elle. Mais dès qu’elle ouvre la bouche, elle rougit et son désir, refoulé, reste désespérément muet. Sur le chemin du lycée, elle croise un homme à capuche qui brandit un couteau et exhibe un long sexe blafard, des amazones inquiétantes qui dansent parmi les collines de béton… Ces personnages fantasmés la hantent et la tourmentent. La jeune fille avance à tâtons dans un monde où réalité et rêve se superposent et se confondent. Son imaginaire transforme le métro en un souterrain fantastique et peuple le paysage de vulves et de pénis. Prenant tour à tour des allures de conte pour enfants pas sages et de cauchemar freudien, le récit déploie des images cruelles et mystérieuses, qui évoquent l’esthétique des miniatures orientales ou l’ambiance hypnotique de La Nuit du chasseur. Poursuivant une œuvre singulière et sensible, Fanny Michaëlis signe avec Géante un nouveau conte fantastique inclassable et foisonnant.
Il est vrai que la précédente œuvre de l'auteur à savoir « Avant mon père aussi était un enfant » ne m'avait pas plu. Je laisse toujours une chance à un auteur en voulant découvrir d'autres œuvres réalisées. Mais bon, je pense que mon constat sera sans appel. Je n'ai guère envie de continuer l'exploration.
L'écrin est pourtant tout à fait convenable. Le dessin est plutôt assez enfantin et fait surtout penser à des gravures. Je suis toujours sidéré par de jeunes auteurs qui bénéficient de beaucoup de moyens et qui nous offrent si peu alors qu'inversement, il y a tant d'auteur qui mériteraient d'être publié sur un papier de bonne qualité etc...
Nous avons là une succession d'images dont il faudra deviner le sens dans un intellectualisme qui sera de mise. Cela fait penser à cette extase bourgeoise devant des tableaux tout blanc ou tout noir et où on recherche assez désespérément le sens de l’œuvre. Je dédicace cette critique à Brice de Nice car il saura pourquoi.
Au niveau graphique, je n'ai pas apprécié ce trait qui se veut pseudo-poétique. Je n'accroche pas à ces traits trop figés qui rendent les personnages comme des pantins désarticulés.
Quant au récit, il m'est apparu comme totalement vide. Il est certes question d'un triangle amoureux et d'une réflexion sur l'adolescence. Cependant, la mise en scène est catastrophique et se noie au travers de symboles phalliques. Très peu pour moi avec un graphisme moyen et un scénario affligeant. Oui, il faut d'urgence passer à autre chose.