Résumé: On ne présente plus Gaston, le plus célèbre gaffeur de toute l'histoire de la bande dessinée ! En 2017, cet anti héros débordant de malice et de créativité, créé par Franquin, a fêté ses soixante ans. Soixante ans d'émotions, de gags et d'inventions décalées auxquels la BPI du Centre Pompidou à Paris consacra une exposition durant plusieurs mois. À leur tour, de nombreux auteurs contemporains ont tenu à rendre hommage à cette irrésistible figure de l'humour et à son fameux pull-over vert en se la réappropriant et en lui donnant de nouveau vie à travers leurs dessins. Après l'univers de Spirou et de la BD franco-belge dans La Galerie des illustres , c'est donc une Galerie des gaffes qui nous est offerte grâce à ce superbe album. Au fil des 62 planches, dont certaines sont inédites et d'autres ont été publiées dans le Journal Spirou depuis le début de l'année, c'est tout l'amour à l'égard de Gaston et de la bande dessinée que l'on retrouve avec un incomparable plaisir.
L
’homme aux espadrilles et au pull vert est sexagénaire. Pour l’occasion, soixante bédéistes défendent leur version du célèbre garçon de bureau. La plupart respectent l’esprit de la série et le lecteur retrouve avec bonheur certaines icônes (gaffophone, inventions, explosions, etc.), alors que d’autres modernisent le propos en invitant le héros à s’amuser avec les outils technologiques actuels (ordinateur, tablette, réalité virtuelle...). La plupart des personnages répondent présents à ce rendez-vous : Prunelle, Spirou, Fantasio, DeMesmaeker (étonnant alors qu’il démontre sa tendresse pour le protagoniste), Mademoiselle Jeanne (rarement davantage qu’une figurante), Jules de chez Smith et Bertrand Labévue (plutôt rares).
Les ingrédients sont là, mais l’aficionado demeure perplexe. Quelques histoires le font sourire, d’autres s’avèrent moyennes et plusieurs sont peu inspirées. Un peu comme si trop d'auteurs avaient refusé cette rencontre avec Franquin. Certains tirent tout de même leur épingle du jeu. Obion y va d’un sympathique ajout à la saga des contrats, Frank Pé propose une tendre vision du fainéant devenu vieillard et Gotting grinçant fleurette avec les Idées noires.
Le dessin est à l’avenant. Dans cette compilation, il y a le meilleur et le pire. Maintes fois, le travail, bâclé, semble trahir une commande "exécutée", à la limite de l’irrespect pour qui sait à quel point le maître soignait ses illustrations. Une poignée y ont heureusement mis plus de cœur. Delaf réussit un Gaston à l’identique (c’est à s’y méprendre), Pascal Jousselin refait à sa façon l’une des plus belles cases de la bande dessinée (la grotte de livres) et Rudy Spiessert offre une infographie où il convoque les déguisements toujours aussi mal adaptés aux soirées dansantes.
Malgré plusieurs bons moments, l’entreprise souffre de son trop grand éclectisme. Une ligne directrice plus forte ou, a minima, un classement par famille d’artistes auraient donné plus de corps au projet.
Un album avec un étrange arrière-goût de morue aux fraises servie avec de la crème Chantilly. Mais s’il en reste, j’en reprendrais bien.
Les avis
Arnusse
Le 14/01/2018 à 02:46:35
Puisque personne n'a encore pris la peine de le faire, j'écris un premier commentaire. Cet album ne rend pas hommage à Franquin ! Très peu de gags m'ont fait sourire, quelques-uns ont attiré mon regard, et la toute grande majorité sont des planches bâclées, au scénario comme au dessin. J'espère que c'est la dernière expérience de ce genre. Gaston et Franquin méritent un bien plus bel hommage que ce recueil mal fichu !