Info édition : En coédition avec le Musée du Louvre. Sens de lecture japonais
Résumé: Au terme d’un voyage collectif en Europe, un dessinateur japonais fait étape en solitaire à Paris, dans l’idée de visiter les musées de la capitale. Mais, cloué au lit de sa chambre d’hôtel par une fièvre insidieuse, il se trouve confronté avant tout à une forme de solitude absolue, celle des souffrants en terre étrangère, privés de tout recours immédiat au cœur de l’inconnu. Alors que le mal lui laisse quelque répit, il met son projet à exécution, et se perd dans les allées bondées du Louvre. Très vite, il va découvrir bien des facettes insoupçonnées de ce musée-monde, à la rencontre d’œuvres et d’artistes de diverses époques, au cours d’un périple oscillant entre rêve et réalité, qui le mènera pour finir à la croisée des chemins entre tragédie collective et histoire personnelle.
Avec cet album en forme de voyage intérieur, Jirô Taniguchi nous invite à une traversée temporelle et artistique à la découverte d’un esprit des lieux, sous la houlette de quelques figures tutélaires, familières ou méconnues... Car le Louvre a ses gardiens.
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our un étranger esseulé, le palais du Louvre est un lieu où il est aisé de se perdre. C’est aussi un endroit où d'étranges rencontres sont possibles…
Avec ce nouvel album, Jirô Taniguchi revisite le syndrome de Stendhal. Toutefois, il ne saurait-être question de la Galerie des Offices de Florence, mais bien des collections parisiennes de la rue de Rivoli, et ce n'est pas la Renaissance italienne qui donne ici le vertige, mais quelques-unes des trente-cinq mille œuvres qu'abrite le vaisseau amiral du service des musées de France.
Plutôt qu'une visite, le mangaka propose une déambulation dans les méandres de l'Art. Avec un récit qui, à bien des égards, pourrait être autobiographique, il nous entraîne au-delà des apparences dans une réflexion sur Corot, Van Gogh ou l’évacuation de 1939. Si le procédé est plaisant, le résultat manque de rythme et, paradoxalement, de sens. Structuré en quatre jours de découverte autour d'autant de thèmes, le cheminement de l'auteur est difficile à comprendre. Seule certitude : cette balade à Paris résonne comme une promesse faite à Keiko.
Cette histoire est marquée par une mélancolie propre "aux limbes oniriques de l'imagination" fiévreuse d'un jeune dessinateur, mais Jirô Tanigucchi ne peut se départir d'un certain académisme qu’il parvenait à transcender sur son superbe Venice, édité récemment dans la collection Travel Books. Esthétiquement réussi grâce à une mise en couleurs directe et à quelques assistants méticuleux, Les gardiens du Louvre ne possède cependant pas la beauté habitée de Au fil de l'art de Gradimir Smudja, ou bien encore l'érudition graphique de La vision de Bacchus de Jean Dytar, lauréat de la dernière Tour d'Ivoire 2015.
Onzième opus de la collaboration entre les éditions Futuropolis et le célèbre musée, ce one-shot offre un agréable moment , mais n’arrive pas à traduire tout l'amour que Jirô Taniguchi semble porter à la peinture du dix-neuvième siècle. Détail qui a sa petite importance, la lecture se fait de droite à gauche comme pour un manga !
La preview
Les avis
Erik67
Le 15/11/2020 à 11:10:45
Un Jiro Taniguchi sur le Louvre ? Cela a attiré mon attention d'autant que je n'ai jamais eu l'occasion de visiter le plus grand musée du monde. J'ai beaucoup lu de bd ayant pour thème le Louvre et j'ai souvent été déçu.
Or, j'ai bien aimé ce voyage mi-onirique que propose le mangaka amoureux de la France. On regrettera seulement qu'il n'y ait pas plus d'artistes et de tableux. Il a focalisé sur certains comme Camille Corot ou Vincent Van Gogh. J'ai bien aimé également l'épisode pour sauver les tableaux des nazis lors de l'Occupation. Que dire également du dessin tout en couleur de cet artiste qui 'a plus rien à prouver ? C'est toujours aussi magnifique.
La fin de ce roman graphique offre également une surprise scénaristique assez classique. On avait presque oublié les migraines de ce dessinateur japonais ayant fait une étape à Paris avant de regagner Tokyo.
Un voyage temporel et artistique. C'est certes assez naïf mais tellement authentique !
biggyjay
Le 09/04/2018 à 00:43:21
Ça se lit très vite. À la lecture, il est très clair que c’est une commande du Musée du Louvre. Hélas, le scénario est d’un classicisme voire d’une pauvreté désarmante. On retrouve assez peu de consistance, hélas.
La seule réelle utilité de cet album, au-delà du dessin de Taniguchi (qui, ici, ne livre pas son meilleur travail) est probablement d’être sur les étales des boutiques de souvenirs du Musée du Louvre.
herve26
Le 02/12/2017 à 19:15:03
La collection "Musée du Louvre" est d'une qualité inégale.
Ici Tanuguchi s'essaie à l'exercice en insufflant dans ce roman graphique (qui se lit dans le sens des mangas) un de ses thèmes favoris : le temps.
A travers le héros, nous traversons les époques et rencontrons Corot, Van Gogh et faisons connaissance avec un épisode méconnu du Louvre (avec le chapitre le plus intéressant et réussi du livre), celui du déménagement de ses œuvres pendant la seconde guerre mondiale.
Le tout avec le style toujours aussi épuré de l'admirable Taniguchi.
Plongez donc dans ces rêveries d'un promeneur solitaire au musée du Louvre, c'est pas mal fait.
Hugui
Le 12/04/2015 à 11:37:26
Il faut se laisser porter par la rêverie de Taniguchi qui a la chance de pouvoir explorer le Louvre sans touriste et rentrer dans l'univers des artistes qui résonnent avec le sien. Certes il ne faut pas chercher une intrigue haletante, mais c'est une bonne manière de découvrir des œuvres magnifiquement mises en image dans leur cadre. Un bel objet.
ODGEST
Le 26/12/2014 à 17:45:09
Original est sans doute ce qui convient à cet B.D. doté d'un dessin sympa mais d'un scénario qui nous ballade à la vitesse d'un escargot à la découverte de grands peintres! résultats on se demande si on fil des pages on va atterrir! mais peut être est ce le but recherché par l'auteur? pour ma part je ne suis pas fan!