Info édition : Noté "Première édition". Le titre sur le 1er plat ainsi que l'illustration et les vignettes au 4e plat bénéficient d'un vernis sélectif. Nicolas Vallet est crédité pour l'illustration de la page de titre.
Résumé: 227 avant JC, époque des Royaumes combattants. Ying Zheng, roi de la dynastie Qin, veut unifier la Chine. S'il prouve qu'il connaît le langage du Ciel et en comprend les desseins, il les mènera tous vers un avenir meilleur. Grâce à un tout nouveau mode de calcul de données à grande échelle, le savant Jing Ke va lui enseigner ce langage qui réside dans la forme la plus parfaite au monde, le cercle.
L
’empereur Ying Zheng de Qin se voudrait immortel pour pouvoir unifier le monde ! Jing Ke le lui promet. Encore faut-il être en capacité de percer le secret de la suite décimale qui préside à la perfection du cercle…
Voici donc le cinquième opus de la série chorale que Delcourt consacre à l’auteur de science-fiction Liu Cixin et, une fois n’est pas coutume, La perfection du cercle plonge, en un récit prophétique, non pas dans le futur mais dans le passé !
L’art de l’écrivain chinois est, au travers de situations en apparence banales, de prendre la science à son propre jeu et de l’entraîner sur des sentiers inusités. Ce faisant l’intérêt de chaque album réside principalement dans la manière dont les différents scénaristes déclinent l'histoire qui leur est confiée.
La perfection du cercle est l’occasion pour Liu Cixin de parler de portes logiques et d’imaginer la préfiguration du premier ordinateur, en 227 avant J.C. ! La principale difficulté pour Xavier Besse est de (re)transcrire simultanément la dimension technique et historique de la nouvelle et ce de façon didactique autant que ludique, afin que la lecture de l’album relève plus du divertissement que du cours de logique booléenne ! En soi, le pari est plutôt réussi et malgré les quelques explications scientifiques afin de donner un minimum de crédibilité au récit – Liu Cixin part toujours de faits scientifiquement avérés -, Xavier Besse délivre un registre graphique qui sait rester dans le figuratif même pour rendre compte de l’abstraction informatique. Son dessin, travaillé à la mine B, encré à la Carbon ink, puis mis en couleur aux acryliques et à l’aquarelle à même la planche, sait se mettre discrètement mais sûrement en valeur.
La perfection du cercle est le dernier titre en date de cette collection qui permet de découvrir un auteur majeur de la science-fiction contemporaine. Prochain rendez-vous pour les amateurs du genre : Proies et prédateurs.
La preview
Les avis
Erik67
Le 30/12/2022 à 10:12:04
Le sujet est passionnant pour un mathématicien car le cercle est une forme abstraite qui est parfaite et qui permet surtout de modéliser de nombreux phénomènes. J'ai adoré cette lecture moi qui déteste pourtant les maths et les chiffres.
Il faut dire que l'auteur Liu Cixin est un scientifique. Avant de devenir le célèbre écrivain chinois de science-fiction, il travaillait à la centrale électrique de Yangquan en tant qu’ingénieur. Bref, il sait de quoi il parle.
C'est intéressant d'avoir plongé ce récit dans la Chine des empereurs et notamment celle de la dynastie des Qin qui a essayé d'unifier l'ensemble des peuples des différents royaumes d'alors. On est assez loin de l'univers des vaisseaux spatiaux.
Il s'agit pourtant de résoudre une énigme concernant le langage du ciel et aller au-delà de la superstition. L'enjeu est de poser les bases de la science à travers les mathématiques en se servant de la figure géométrique du cercle avec le chiffre Pi (3,14...) qui se répète à l'infini. L'objectif final est de percer le plus profond des mystères de l'univers.
Si pour le savant Jink Ke, il s'agit de faire progresser la science et faire entrer l'humanité dans une nouvelle ère, l'empereur Ying Zheng voyait plutôt le bénéfice de l'immortalité pour asseoir son pouvoir. Il n'était pourtant pas au départ animé par de mauvaises intentions voulant mettre fin à la misère et à la guerre. Il sentait qu'il allait être l'élu choisi par les dieux. Cependant, les circonstances vont en décider autrement et conduire au drame.
Dans cette collection se sont succédé de grands noms de la bande dessinée comme Christophe Bec, Valérie Mangin, Thierry Robin ou encore Sylvain Runberg. Pour une fois, c'est un illustre inconnu Xavier Besse qui s'y colle tant au niveau du scénario adapté que du dessin. Je trouve qu'il a vraiment bien réussi à maîtriser le sujet d'autant que c'était pas évident.
La conclusion est assez grandiose également. Ce récit mérite vraiment une lecture pour peu que l'on soit intéressé par ce sujet de l'équation mathématique qui a également une dimension philosophique. Je suis époustouflé par ce qui constitue l'un des meilleurs de la collection des futurs de Liu Cixin.