Résumé: Naissance d’un mythe Amazonie, 1962. Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, le capitaine Hans Jünger et sa fille Eva, âgée de 16 ans, vivent cachés dans un sous-marin de la Kriegsmarine, qui erre dans les bras de lOrénoque. Obsédé par le Mal et les horreurs de la guerre, Hans veut protéger sa fille des souillures et de la cruauté des hommes. Il ignore que Ruggiero Saldanha, le flic local, est sur la piste du trésor nazi qui dort dans les flancs du sous-marin. Eva vit dans linsouciance, initiée à la magie de la Terre Mère par ses amis, des indiens Shuars de la forêt. Le jour où sa sur Hiyomi est massacrée par les chiens de Saldanha, Eva prendra la tête dune révolte indienne.Au termes dun combat sans merci qui la conduira aux limites de lhumanité, la Vierge Rouge sera réincarnée en une entité maléfique au service des sorcières Lune Noire : Furya, la tueuse indestructible, vengeresse assoiffée de sang. « Furya qui mange les âmes ».
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962, Hans Jünger et sa fille Eva vivent cachés en Amazonie, à l’écart du monde et surtout de la civilisation. La jeune femme entretient des liens avec les Amérindiens et a été initiée à leur magie et leurs croyances. Un ancien sous-marin de la Marine allemande (Kriegsmarine) leur sert d’habitation et de moyen de locomotion discret pour aller chercher du ravitaillement dans les entrepôts situés le long du fleuve. Un jour, en récupérant une robe pour faire plaisir à Eva, Hans commet une erreur qui conduit un mercenaire endurci sur sa piste.
Cet album possède des arguments pour séduire les amateurs d’aventures agrémentées de surnaturel. Les rebondissements s’enchaînent sur un rythme effréné et l’entité « Furya » est plutôt originale. Par contre, le charme a du mal à opérer. Tout d’abord, le lecteur doit passer outre quelques grosses ficelles, telles que le fait de vivre pendant vingt ans dans un sous-marin sans se faire remarquer (sans parler de l’alimentation énergétique de l’engin ou de sa maintenance), ou encore, l’épisode du garçon enfermé sans dommage avec trois molosses tellement agressifs que la cage est ouverte sous la protection d’un homme prêt à tirer ! De plus, l’action trépidante ne permet pas de développer suffisamment les personnages, si bien qu’il est difficile d’éprouver de l’empathie à leur égard. En acceptant les invraisemblances mentionnées ci-avant, ce premier tome peut par certains aspects s'avérer sympathique et distrayant, mais il reste pour le moins diffus quant aux directions que pourrait prendre le récit par la suite.
Le dessin qui accompagne ce scénario contrasté est attrayant. Dans un style très comics avec un encrage appuyé et des décors peu détaillés, Matteo Simonacci propose un graphisme évocateur et dynamique rendant agréablement l’ambiance et la cadence de la narration.
Une lecture qui peut s’avérer plaisante, cependant la suite devra proposer un scénario plus cohérent pour convaincre durablement.
Les avis
Erik67
Le 06/12/2020 à 14:41:39
J'ai l'impression d'avoir lu un mélange assez indigeste. On a droit à un survivant nazi dans un sous-marin au beau milieu de l'Amazonie dans les années 60 et qui élève une belle jeune femme initiée à la magie par des indiens. Je retiens mon souffle...
Et puis, le chamanisme va permettre la renaissance d'une furie qui ira venger tous les drames à commencer par une révolte indienne face aux colonisateurs brutaux. La fin de ce premier tome va virer soudainement au fantastique pur baigné d'horreur dans un enchainement des faits assez maladroit.
Bref, comme dit, le mélange assez fourre-tout ne prend pas car il manque l'essentiel. A réserver aux lecteurs très indulgents avec toutes les invraisemblances.