Résumé: Les choses se corsent pour les fugitifs de Terra II. Toujours en cavale après le coup d’État qui a renversé le gouvernement de ses parents, la princesse Balti, accompagnée de Tiph, Pablo et du très utile orang-outan Bakou Nine, est pourchassée par une armée de militaires rebelles prêts à tout pour la capturer. Rapidement repérés dans le village voisin, l’étau se resserre autour de nos quatre héros. Fort heureusement, ces derniers ne manquent pas de ressources, et l’un d’entre eux va même révéler des capacités pour le moins inattendues… Le rythme s’accélère dans ce deuxième tome de Fugitifs sur Terra II, qui vient clore le premier cycle de la série. Acculés, les personnages vont devoir aller au bout d’eux-mêmes pour échapper aux griffes de leurs poursuivants, dévoilant ainsi leurs forces et leurs faiblesses. Voici une série qui renoue avec la grande tradition de la bande dessinée d’aventure. Tout y est : une action trépidante, de l’humour et des personnages attachants. L’ensemble est servi par la mise en scène dynamique et le trait expressif de Laurent Verron. Le genre d’album qu’on attrape et qu’on ne lâche plus… jusqu’au tome suivant. Laurent Verron est né à Grenoble en 1962. Après un bref passage dans une agence de pub, il rejoint Bruxelles où il devient l'assistant de Roba. Cette heureuse collaboration durera trois années. Mais, Laurent rêve de créer sa propre bande dessinée. En 1994, avec le scénariste Yann, il propose au Lombard, les aventures exotiques et humoristiques d’Odilon Verjus, un père missionnaire. En 2003, à la demande de Jean Roba, il reprend la série Boule et Bill. Cric est né à Grenoble en 1963. En 1985, il crée une librairie spécialisée en bande dessinée. Avec Verron au dessin, Cric a participé à plusieurs ouvrages collectifs : Comix 2000 en 2000 (éd. L'Association), Édith Piaf en 2001 et Léo Ferré en 2002 (Vent d'Ouest), ainsi que quelques scénarios de Boule et Bill.
U
n coup d'état, une princesse en fuite avec son orang-outan génétiquement modifié, une peste fille de cuisinier qui s'invite dans l'aventure. Un garçon qui n'a rien demandé à personne et qui voit tout ce petit monde tomber du ciel, comme une malédiction. Une quête qui commence : la recherche des parents et de la sécurité. Malheureusement, avec une princesse et un rat de laboratoire dans la troupe, les convoitises ennemies ne rendent pas le voyage facile.
Loin de l'environnement rassurant et gentillet de Boule et Bill, dont ils sont aussi les repreneurs, Cric et Laurent Verron emmènent les lecteurs de Fugitifs sur Terra II à l'autre bout de l'univers, sur une planète de colons en train de subir la loi du plus fort. De cette guerre et de ce monde, peu en sera dit, peu en sera montré, le récit préférant s'attarder sur les réactions des jeunes protagonistes. Les antagonismes seront incarnés dans un Orang-outan impitoyable, faisant face au petit groupe en fuite qui compte parmi eux un autre représentant simien, mystérieux possesseur du savoir universel. Que peuvent faire quelques enfants face à une armée entière, lorsqu'ils souhaitent seulement retrouver leur famille et leur vie ?
La force de cette série réside avant tout dans ses personnages. Drôles et touchants, maladroits et forts, jaloux mais soudés, rieurs et pleureurs, forts et fragiles, bref, complexes, ils se trouvent loin des clichés héroïques et font preuve avant tout d'humanité. Les caractères sont bien trempés, très différents, entre le garçon débrouillard qui ne comprend rien aux filles, la princesse orgueilleuse par réflexe et la fille d'artisan jouant les gros durs. Cet ensemble permettra sans aucun doute aux jeunes lecteurs de s'attacher et de s'identifier à ces aventuriers du futur. Les singes, quant à eux, cachent bien des secrets, dont ils ne sont pas forcément conscients, pouvant les rendre dangereux et imprévisibles, et même le bon Bakou-Nine n'est pas épargné.
Même si l'intérêt principal de la série réside dans la nature même de ses personnages, le suspense n'est pas en reste. Les réactions des fuyards sont relativement changeantes, un acte de bravoure pouvant précéder un découragement larmoyant et brutal (normal, après tout, c'est de pré-adolescents dont il est question ici) et la nounou Orang-outan subit les effets de super-capacités détraquées. Le graphisme et le lettrage sont bien clairs, ce qui permettra aux plus jeunes lecteurs de se sortir de l'aventure seuls, comme des grands, comme le font Pablo, Tiph et Balti. Tant pis pour les adultes qui pourront trouver la sauce un peu légère, le style très aéré du dessin s'ajoutant à un scénario au final peu dense, même si le rythme tient une bonne cadence.