Résumé: Le temps est désormais compté pour Jane et son équipe. Mr Bone, leur ancien employeur et fondateur de La Frontière, a eu ce qu'il voulait et va pouvoir mettre ses sombres desseins à exécution. Leur union fera leur force, mais une telle notion est-elle seulement possible alors que les masques tombent et que le passé rattrape inexorablement les membres de leur groupe ? L'honneur des bandits est une légende qu'ils devront dépasser pour écrire la leur... ou simplement survivre.
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ane et ses compagnons sont en mauvaise posture. Mr Bone, leur ancien employeur et fondateur de La Frontière, leur a envoyé "la première équipe" afin de les ralentir considérablement, voire d'en tuer le plus possible. Ainsi, l'énigmatique personnage peut mettre en place la dernière phase de son plan...
Après un premier tome qui mettait en place l'intrigue et la bande de desperados menée par une Calamity Jane aux pouvoirs surnaturels, cet album accélère le rythme. Les membres de la première équipe ont une capacité de frappe nettement supérieure à celle des héros qui ont un mal fou à se sortir du combat. Lors de celui-ci, le scénariste en profite pour dévoiler des éléments du passé de plusieurs protagonistes. La manière est astucieuse et laisse découvrir l'origine des pouvoirs de Clint et de Jane. L'héroïne gagne en profondeur, jusqu'à la toute fin où le voile sur son origine et sur ses liens avec l'une de ses compagnes sont révélés. De plus, le projet de Bone prend aussi du sens, le rendant un peu touchant mais surtout encore plus glaçant. Jacopo Paliaga continue de s'amuser avec les codes du western-spaghetti qu'il mélange à ceux de Final Fantasy sans lourdeur, en dosant avec justesse les clins d’œil et les rebondissements. Ces derniers sont bien placés dans le fil de son histoire et parviennent à susciter de l'intérêt pour le fil rouge de The Frontier.
Le trait difficilement imitable d'Alessio Fioriniello contribue à donner une touche d'originalité à cette bande dessinée. Les scènes d'action bénéficient d'un découpage qui aurait puisé le meilleur de l'art du comics et des films de Sergio Leone. Les faciès déformés par l'effort, la colère ou la douleur tranchent radicalement avec ce qui est lisible dans d'autres récits d'action. Cela rend encore plus attachants et plausibles les personnages de cet univers flirtant avec l’ésotérisme. Enfin, le dessinateur parvient à créer un autre espace visuel en travaillant avec des nuances de noir pour créer la dimension que Bone souhaite ouvrir.
Ce deuxième volet de The Frontier est encore plus plaisant que le premier. Les révélations y vont bon train, en évitant tous les clichés, en surprenant les bédéphiles avec juste qu'il faut pour les intriguer en attendant la suite.