L
orsque Curtis passe devant le magasin de téléviseurs, il s'arrête net : sur les écrans, des corps bougent d'une manière incroyable et surtout un en particulier, celui d'un certain Mickaël Jackson. Ce jour de 1964 à Harlem marquera un tournant dans la vie du jeune garçon. Fasciné par le roi de la pop, il n'aura de cesse de poursuivre son rêve : danser. Mais dans une société sous la domination blanche, il lui faudra s'imposer par son talent tandis qu'autour de lui, la campagne anti-raciale bat son plein.
Stéphane Louis met en parallèle le destin d'un artiste de hip-hop avec en arrière-plan, le contexte de tout un pan du combat pour les droits des minorités noires. Davantage panorama des événements qui ont étayés une période riche de leur émancipation que véritable réflexion sociale et politique, From black to white reste de ce fait assez léger, ne proposant pas de réel engagement. S le choix de «Bambi» comme idole reste étrange car il n'était pas vraiment un symbole de la lutte des afro-américains, le parallèle reste cependant intéressant et divertissant. Le héros s'avère sympathique mais au demeurant, peu charismatique, se laissant glisser sur l'actualité et toujours en retrait. Peut-être le lecteur aurait-il aimé plus de profondeur mais quelques pages d'optimisme dans ce monde de violence ne peuvent faire que du bien.
Clément Baloup Mémoires de Viet Kieu réalise une partition agréable avec du dynamisme dans la composition des cases, mais manquant quelques peu de détails dans les décors.
Sans prendre position, ce roman graphique s'attache avant tout à retracer la réussite d'un homme qui a cru en ses capacités et, sans trahir ses convictions, réussir malgré les obstacles d'une époque troublée.
Les avis
Erik67
Le 27/09/2020 à 11:10:51
C'est plutôt une bonne idée que d'avoir relié l'histoire d'une famille afro-américaine avec celle du prodigieux chanteur Mickaël Jackson. On sait qu'il est passé du black au white à cause soi-disant d'une rare maladie. Cela explique également le titre de cet ouvrage.
Il faut dire que la condition de la population noire aux USA n'a pas été très facile ou plutôt très difficile. Ce récit commence avec l'assassinat du militant pour la paix qu'a été Martin Luther King pour faire progresser la cause. C'est une histoire assez communautaire comme on ne les aime pas trop dans notre pays laïc. L'actualité sera défilée jusqu'à la mort du King of the Pop en 2009 pour surdose de médicaments. On s'apercevra que progressivement la condition a été améliorée notamment avec en point d'orgue l’élection de Barrack Obama. Il faut dire que Colin Powell avec ses armes de dissuasion massive n'a pas vraiment aidé (c'est évoqué dans la bd).
Notre héros va se lancer dans la danse jusqu'à ouvrir une école repérée par la star elle-même qui lui rendra visite pour recruter des danseurs pour sa toute dernière tournée « This is it ». Il y aura comme un doux parfum de nostalgie. Les chansons demeureront intemporelles.
A noter à titre personnel que j'ai eu l'occasion durant ma jeunesse d'assister à l'un de ces concerts gigantesques et cela reste un bon souvenir.