Résumé: On ne choisit pas sa famille...Procès. Désespéré, Albert Göring a rédigé une liste de 34 noms : 34 personnes qu'il a personnellement sauvées d'une mort certaine. Mais malgré cela et le fait que son frère lui-même clame son innocence, il est transféré au tribunal de Nuremberg pour être jugé. Et c'est alors qu'Hermann, condamné à mort, se suicide dans sa cellule en avalant une capsule de cyanure, que le procès du frère du monstre s'ouvre. Mais coup de théâtre : un défilé de témoins, réunis grâce à l'un des membres de la liste des 34, vient confirmer qu'Albert Göring a, au péril de sa vie, soutenu la Résistance, fermé les yeux sur des actes de sabotage et sauvé un grand nombre de personne...
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ertains patronymes attisent la suspicion, même s’ils sont portés par de chics types. Prenons Albert Göring, le frère d’Hermann ; alors que l’un construisait les camps de la mort, l’autre imaginait des stratagèmes pour aider les Juifs à s’en évader. Après l’armistice, les procureurs ont pourtant du mal à le croire et aimeraient l’incriminer. Les témoignages en sa faveur se font toutefois nombreux et insistants.
Le chasseur et son ombre complète le diptyque Le Frère de Göring. Le huis clos, émaillé du récit des exploits du protagoniste, se poursuit avec d’un côté de la table un enquêteur et de l’autre un improbable héros. Le premier volet avait présenté un homme fascinant, faisant preuve d’un rare courage, qui n’hésitait pas à se servir de son lien familial pour arriver à ses fins. Dans cette deuxième partie, la poursuite de la confrontation s’étire un peu. L’individu est maintenant connu et il n’y a pas de réelle tension puisque le lecteur ne craint jamais qu’il puisse être victime d’une injustice le conduisant derrière les barreaux. Cela dit, la lecture n’est pas désagréable et le justicier demeure sympathique.
Le dessin de Steven Lejeune est de belle qualité, particulièrement ses décors, par exemple une spectaculaire illustration du pont Charles à Prague, sous la neige, avec le château à l’arrière-plan. Quelques scènes en forêt lui permettent également de démontrer son talent comme artiste animalier. Les acteurs sont dans l’ensemble bien rendus, certains visages souffrent tout de même d’un manque de détails et traduisent insuffisamment les émotions des personnages.
Au final, Le frère de Göring affiche un certain déséquilibre. Tout ayant été dit dans le premier tome, cette suite peine à véritablement relancer l’histoire.
Les avis
Saigneurdeguerre
Le 30/03/2022 à 20:01:54
Göring (Hermann) s’amuse. Göring chasse. Göring se détend en plongeant ses gros doigts boudinés dans son plat de pierre précieuses. Pourquoi a-t-il autant besoin de déstresser ? Son frère ! Albert ! Et comme si ça ne suffisait pas, sa sœur, Olga, s’y est mise aussi ! Mais quelle famille ! Ils se sont mis en tête de sauver celle de l’archiduc François Ferdinand, arrêté par les nazis qui veulent sa peau. Ils font pression sur ce pauvre Hermann pour qu’il agisse…
Critique :
Dans ce second album, vous n’allez pas en croire vos yeux ! Vous allez penser que le scénariste prend beaucoup de libertés avec l’histoire… Non ! Non ! Aussi déplaisant que ce soit à imaginer, Albert Göring s’est bien opposé au nazisme, jouant sur ses liens familiaux pour faire libérer des juifs, mais pas que… Il a fermé les yeux sur les sabotages dans les usines Skoda sur le matériel destiné aux Allemands. Il a couvert un de ses adjoints parti à Moscou fournir des renseignements aux Russes…
Etonnant bonhomme, pardon ! Quel grand Monsieur que cet Albert Göring mort dans la pauvreté après avoir sauvé bien des vies…