Info édition : DL 1981.
Une épingle de cravate "Expo 58" bleue ou jaune était offerte avec une partie du tirage (cote supérieure) -
29 planches numérotées + 1 page pleine (entre la 28 et la 29). Format 166 x 247 mm.
L'histoire est un vibrant hommage à l’œuvre de Peyo, à savoir Johan et Pirlouit.
Les trois héros ne sont pas sans rappeler les trios de Maurice Tillieux, tels que Gil Jourdan, Libellule et Queue-de-Cerise, par exemple. Yves Chaland ne s’embarrasse pas de présentations. On ne sait pas quels sont exactement les liens qui les unissent, leur profession, comment ils se sont rencontrés, ce qu'ils font, ce qu'ils vont faire à Sedan, où ils n'iront peut-être d'ailleurs jamais....
L'aventure, la petite, celle avec un petit a leur tombe dessus en cour de route, à l'occasion d'une panne de voiture d'ailleurs.
La constructions du récit déroute, puisqu'une petite moitié de l'album, centrale dans le récit, se déroule en rêve. Mais un rêve suffisamment développé que la véritable aventure se trouve ici, et va percuter le réel du récit au temps présent, va faire écho à la fois à la mise en place de l'histoire et lui apporter sa résolution.
On croit débuter un récit policier, avant d'enchainer sur une chasse au trésor, et au final, il n'en sera rien du tout.
Je comprends tout à fait la révolution qu'a pu être un album tel que celui-ci à sa sortie.
A vrai dire, de nos jours encore, peu d'auteurs seraient capables de nous offrir un tel récit.
Je ne sais pas s'il se considère comme une sorte d'héritier, mais frank le gall pourrait être de ceux-ci.
L'ELEVE MOINET
Le 28/10/2014 à 15:03:05
A petit-format, petit avis.
L’histoire : Le trésor est dans le tonneau, le tonneau est dans la crypte, la crypte est dans le château. Quant à Freddy, il est dans le pétrin et dans le N° 2 de la mythique collec Atomium, cousine par alliance de la mythique collec du Lombard. Discret, oblong, mat, toilé, idéal pour emmener en vacances. Dans les Ardennes par exemple.
L’ (humble) avis : Un Chaland plus Peyo que Jijé, pour la première de Freddy Lombard, croisement improbable de Tintin et de Woody Woodpecker. Indispensable dans sa version tricolore, un album qui vous concilie avec le Moyen-âge et vous réconcilie avec les années 80. Que demander de plus ? Savoir ce que veut dire le mot, accros...heu, acrostiche peut être. Masculin ? Féminin ?...
jblanc
Le 08/05/2007 à 15:10:39
Album que j'aurais tendance à considérer comme mythique, de même que le cimetière des éléphants (non pas celui de Chaland mais celui de la mémoire commune) est mythique.
A l'usage, cette première aventure éditée de Freddy Lombard se révèle déroutante, même pour un lecteur qui a passé outre la chronologie et a lu tous les autres albums auparavant.
Déroutant car l'histoire est en réalité faite pour dérouter le lecteur, lui enlever ses points de repères habituels qu'il possède des intrigues historiques ou policières dans la bande dessinée. Chaland déconstruit son récit pour mieux nous montrer les limites du récit classique, sans doute aussi pour lui rendre hommage, c'est dans sa manière, toute inscrite dans le dessin.
L'intrigue, donc, est un McGuffin invisible, rêvé, fantasmé, à peine inscrit sur un parchemin (a-t-il une réalité, celui-ci, ou n'est-il qu'une imagination du noble déchu ?) : un fabuleux trésor qu'aurait caché Godefroy de Bouillon avant de partir en croisade, où il mourut.
Freddy Lombard et ses deux acolytes (trio tout à fait hors des normes de la BD classique : Lombard n'est pas spécialement invisible mais il possède certains attributs des faire-valoir habituels ; Sweep, coléreux, est plus classique mais possède certains côtés d'un héros principal ; Dina n'est pas l'ingénue écervelée que l'on pourrait s'attendre à trouver, mais constitue au contraire l'élément modérateur, réellement féminin, du trio, à la différence d'autres bandes où la femme est soit absente car "l'aventure est celle des hommes", soit belle et stupide, belle cruche en somme). Freddy Lombard et ses deux acolytes, donc, se rendent à Sedan dans une vieille aronde qui les lâche avant l'arrivée. Ils font donc un détour par le village qui se dresse tout près : Bouillon. Ils y rencontrent un noble déchu et alcoolique qui rêve de récupérer le trésor de son ancètre, mais qui rêve surtout d'aventure malgré sa poltronerie. Le récit de ce trésor fait rêver Freddy toute la nuit ; ce rêve est l'essentiel de l'album, il est donc complètement irréel. Le lendemain, ils engagent une chasse au trésor qui les mène à une cave à vin.
Voilà donc la réalité de l'intrigue : du vent, des paroles, de l'imagination, du fantasme. Mais Chaland mêle à cela deux éléments qui déroutent plus encore le lecteur : un meurtre et une mystérieuse ombre moyennâgeuse qui les sauve du cachot...
On est donc bien, finalement, dans un album de Chaland, où les apparences ne sont pas de mise, où elles ne sont là que pour tromper le lecteur. Jeu de piste plus intéressant que cette vaine chasse au trésor à laquelle nous convient beaucoup trop de bandes dessinées du premier degré !