Info édition : Noté "Première édition" ° 2 pages de notes et bibliographie en fin de volume.
Résumé: Septembre 1792. Les jours sombres de la Terreur n'épargnent pas les Francsmaçons. Le duc d'Orléans, cousin du roi Louis XVI et Grand Maître de la franc-maçonnerie, va jusqu'à prendre le nom de Philippe Égalité comme symbole de sa rupture avec l'Ancien Régime. Certains comptent bien tirer profit de ce climat de violence. Gaston Baudecourt, initié, homme de conviction et directeur du journal Fraternités, enquête...
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778, un poignard s’abat dans la nuit, puis un coup de feu déchire le silence. Treize ans plus tard, Paris est en ébullition. La monarchie vit ses dernières heures et s’apprête à céder devant la République, mais, déjà, des hommes complotent pour renverser le jeune régime. Leur atout : le propre cousin du roi déchu. Leur cible : les francs-maçons, qu’ils entendent accuser de tous les maux de la France. Au même moment, Gaston Baudecourt, rédacteur du Fraternités, enquête sur un club qu’il soupçonne d’être anti-révolutionnaire. Il ne tardera pas à apprendre à ses dépens que ses fils et lui font eux-mêmes l’objet d’une surveillance malintentionnée…
« Loge », « ordre », le terme importe moins que ce qu’il recouvre : un espace de sociabilité, cooptant et initiant ses membres, recouvrant une philosophie aux obédiences divergentes, souvent impliquée en politique et sachant s’entourer de mystères. Dans 1792, l’ordre guillotiné, préfacé par Didier Convard, Jean-Christophe Camus (Negrinha) mêle Histoire et fiction pour évoquer le destin de ces « fraternités » durant la période particulièrement trouble de la Révolution française. Habilement, il met en place un récit riche d’enseignements, autant qu’efficace et bien rythmé. Jeux de pouvoir, rivalités, haines ressassées et questionnements identitaires ponctuent ce premier album, par ailleurs relativement verbeux. Sans s’avérer fondamentalement innovante, l’intrigue entourant les Baudecourt n’en sert pas moins bien le propos, en y ajoutant une dimension dramatique et humaine appréciable. Dommage cependant que les personnages fictifs paraissent finalement un peu ternes ou trop convenus.
Sous la couverture signée Ronan Toulhoat, le dessin de Ramón Rosanas ne démérite pas. S’appuyant sur les couleurs de Dimitri Fogolin, son trait réaliste possède une expressivité certaine, ses cadrages sont variés, son découpage fluide. Il ne lui manque peut-être qu’un souffle inspiré pour se démarquer réellement des productions habituelles de la BD historique.
Fraternités propose de se pencher sur quelques (heurs et) malheurs de la franc-maçonnerie. L'entrée en matière se révèle maîtrisée et intéressante. La suite, prévue pour octobre 2014, se déroulera en 1804 à un autre moment critique pour les loges.
Les avis
Erik67
Le 21/11/2020 à 11:40:03
Fraternités est un récit se situant au début de la Révolution française et qui met en scène le combat de deux loges maçonniques antagonistes représentant des frères ennemis. C’est une pure fiction qui met en avant certaines valeurs défendus par ces organisations secrètes aux multiples rituels. Ce premier tome se suffit à lui-même avec une histoire qui me paraît complète. C’est pourtant bien une série qui démarre (à moins que cela ne soit en fonction des résultats commerciaux).
La trame familiale est assez classique. Cependant, la mise en scène ainsi que la beauté du dessin font que la lecture se passe agréablement. Cela prend des faits véridiques pour construire une intrigue imaginaire. C’est intéressant de voir ces luttes d’influences autour du procès du roi Louis XVI dont la tête fut tranchée.
Au final, c’est un titre qui présente certains attraits. Encore faut-il aimer les organisations secrètes qui veulent décider de l’avenir de l’humanité. De nos jours, ce sont les plus riches financiers qui tiennent ce rôle.