Info édition : Avec jaquette.
En fin d'album, un dossier "Les racines du projet" par Corinne Quentin et Motoyuki Oda, éditeur de Taniguchi au Japon (13 pages) et un carnet de croquis (5 pages).
Résumé: Suite au divorce de ses parents et à la maladie de sa mère, Wataru est accueilli par ses grands-parents. Pour le jeune garçon tokyoïte, cette nouvelle vie à la campagne est un bouleversement. Il découvre sa nouvelle école, son nouvel environnement. La forêt en particulier l'impressionne et semble lui communiquer une force presque surnaturelle, venue du fonds des âges. Lorsqu'il devra faire ses preuves face au groupe d'enfants qui le mettent au défi, c'est d'elle que lui viendra un courage intérieur qui lui était inconnu.
W
ataru entend des voix, des murmures qui viennent de la forêt, de cette forêt surgie des entrailles de la Terre, peuplée d’animaux étranges …
La Forêt Millénaire est une œuvre à peine ébauchée qui restera à jamais inachevée.
Parcourir les premières pages d’un album qui devait être pour Jirô Taniguchi une forme d’aboutissement, une synthèse de ce qu’il voulait transmettre à travers son dessin, est un moment de lecture particulier. Accompagnant la dernière réalisation du mangaka d’un cahier graphique et des commentaires éclairés de son ami et éditeur, Motoyuki Oda, Rue de Sèvres permet ainsi de comprendre la démarche d'un homme dont l’art avait conquis le Vieux continent et qui utilisait sa notoriété auprès des siens pour faire bouger la codification d’un genre qui ne laisse que peu de latitude au changement. Ainsi, tour à tour, le maître inspirait ceux qui l’entouraient et ouvrait certaines voies à ceux qui voulaient le suivre.
Désormais, les feuilles de La Forêt Millénaire bruissent du souvenir d’un auteur dont l’humanisme et la simplicité du talent transcendent ces dernières planches.
La preview
Les avis
Erik67
Le 05/09/2020 à 20:39:46
Cette oeuvre est particulière car c'est la dernière réalisé par Jiro Taniguchi de son vivant. Elle symbolise toutes ses aspirations.
Pour la thématique, c'est toujours la même à savoir le lien avec la nature qu'il convient de préserver. Il faut dire qu'il le fait si bien. Il faut instaurer une relation plus harmonieuse avec Dame Nature au risque sinon de provoquer la destruction. Le respect de l'environnement sera au centre de ce récit initiatique au travers l'éveil d'un petit garçon.
En ce qui concerne la partie graphique, c'est un format à l'italienne avec comme particularité d'être un manga coloré destiné à la jeunesse. C'est d'ailleurs la première fois que le public visé soit si jeune comme pour marquer une transition symbolique.
On voit cependant que le projet est inachevé et qu'il n'a pu aller jusqu'à son terme. Il y travaillait encore quelques jours avant sa mort car cela lui tenait à coeur. On regrette profondément sa disparition.
Quand bien même, c'est déjà un très bon début avec ces enfants qui essaient de protéger une forêt situé d'ailleurs dans la région natale de l'auteur non loin de Tottori. On regrettera cette sensibilité si particulière dans son oeuvre loin de la naïveté et des japaniaiseries du manga actuel.