Le 18/02/2015 à 18:18:47
Bâti sur le canevas d’un justicier dans la ville incarné par Charles Bronson, ce film de série Z qui faisait l’apologie d’une justice de vengeance quasi biblique (œil pour œil, dent pour dent), ce personnage de Tueur de fous (ou d’imbécile puisque l’anglais fool porte les deux significations) n’apporte rien à ce canevas usé jusqu’à la corde, déjà incarné dans l’univers Marvel par le Punisseur qui plus est. Je ne sais pas ce que vaut la précédente incarnation du personnage piloté par son créateur Steve Gerber, mais cette resucée version Max n’apporte rien de nouveau : le dessin très réaliste de Lan Medina – dessin qui nous sert un flot d’hémoglobine tendance gore (notre tueur dénote une nette préférence pour amputer les mains et les pieds de ses assaillants) et quelques nanas dénudées – ne fait même pas illusion car les scènes de viol et de tuerie, ces mises en scènes "déjantées" que nous vante la com de Panini/Marvel sont très plates, le découpage reste très cadré, tous cela a un air de déjà vu (et revu). La psychologie des deux protagonistes principaux, deux hommes, est totalement dénuée de complexité. Ils sont résumés à des traumatismes et à des réactions primaires, qu’ils ne font que reproduire. Les passages à l’acte n’ont jamais de réelle conséquence sur la psyché des héros. La présentation du personnage par l’éditeur – « Brutalement confronté à la bêtise humaine, Foolkiller veut faire leur fête à tous les imbéciles » – contraste fortement avec la réalité du contenu : des tueries sanglantes dignes d’un « gang des barbares » ou d’un Charles Manson motivé par un intégrisme puritain et pour victimes des délinquants de rue ou du grand banditisme. Ce décalage est-il une volonté d’effet ironique ou le rédacteur n’a-t-il simplement pas lu le livre ? Ce n’est même plus le credo « œil pour œil, dent pour dent » qui s’applique : la vengeance exercée par le tueur est largement disproportionnée. Le fait que le tueur s’attaque aussi à des délinquants en col blanc (auteurs de pollution ou actionnaires corrompus) et pas seulement à des voyous de rue doit-il être lu comme un signe de connivence adressé à un public porteur de valeurs libérales ? L’humour qui parfois arrive à donner de l’air à ce type d’atmosphère étouffante est ici totalement absent à quelques exceptions près (l’apparition à mi-partie du faucheur, tueur à gage). Le scénariste croit-il vraiment que l’exigence du lecteur est aussi mince ? On ne sait plus trop à quel public s’adresse ce type d’histoires : la collection Max ne s’adressant pas aux ados, Marvel doit considérer que les adultes amateurs de BD sont particulièrement régressifs… On a la désagréable impression d’être pris pour des… imbéciles. La lecture de cette BD est donc très largement dispensable.Le 01/05/2009 à 23:53:37
Excellent. Pour ceux qui trouvaient le punisher un peu fade ne cherchez plus.BDGest 2014 - Tous droits réservés