Résumé: « Père, je n'ai aucune envie de me cantonner au rôle d'héritière. Et je refuse que vous m'imposiez une existence toute tracée. »
Fille unique, Gayatri est destinée à succéder à son père à la tête d'une famille noble du Jaipura, la terre des panthères. Mais elle préfère passer son temps à bricoler et à tenter de réparer cette splendide horloge ancestrale qui trône dans le salon.
Elle passe alors un accord avec son père : si elle démontre ses talents de réparatrice à l'occasion de son FolkLore, elle aura son assentiment... Arrivée à Babel, Gayatri fait la connaissance de Piccolo le vieux garagiste qui la prend sous son aile. Mais le travail de mécano n'est pas si simple quand on est habituée à la richesse.
Gayatri surmontera-t-elle les épreuves qui la séparent de ses rêves ?
D
evant l'entêtement de sa fille Gayatri, Jitendra Narayan lui propose un marché. Si elle lui prouve, en réussissant son FolkLore, qu'elle est capable de devenir la réparatrice qu'elle rêve d'être alors il ne s'y opposera pas et ne l'obligera pas à prendre sa suite à la tête de ma famille. Persuadée d'y arriver, la jeune fille prend la route de Bābel, la capitale, pour se présenter à maître Piccolo, le meilleur réparateur du pays. Mais le plus dur reste à faire : se faire accepter comme apprentie et prouver son talent dans une ville gigantesque où elle ne connaît personne
Pour leur série, Anne Montel et Loïc Clément se sont imposés un cadre simple ; cinq tomes indépendants, liés par un même principe et un lieu cosmopolite. Chaque album, dessiné par un artiste différent, est centré sur un héros qui, quelles que soient son origine sociale et sa condition, devra accomplir son FolkLore - un apprentissage à Bābel, la capitale aux mille et unes influences. Cette étape primordiale devra lui permettre de rentrer avec suffisamment de maturité dans la vie adulte.
Pour La Mécanique des rêves, les auteurs ont choisi Maud Begon pour tenir les pinceaux, Grelin l'accompagnant pour les couleurs. L'autrice se montre très à son aise pour peindre le monde coloré dans lequel évolue leur héroïne comme les personnages animaliers et leurs émotions. Moteur de l'intrigue, Gayatri possède un sacré caractère dont elle aura besoin pour trouver sa place et se faire accepter dans cet environnement inconnu. Refusant de se retrouver enfermée dans le rôle que sa lignée lui impose la jeune femme montre une détermination qui la rend rapidement attachante. Sa maladresse et ses impairs lui ajoutent une fragilité attendrissante. Les scénaristes évoquent ainsi les difficultés à trouver sa voie et la volonté de ne pas reproduire les erreurs de ses aînés. Habitués du jeune lectorat, ils évitent d'en faire trop en matière de bons sentiments. Au contraire, ils proposent une histoire fluide avec ce qu'il faut de rebondissements, d'épreuves et de rythme pour en faire une lecture dynamique et plaisante.
Encore une pépite à mettre au crédit du duo Montel-Clément. Bien servi par le talent de Maud Begon et la mise en couleurs de Grelin, La Mécanique des rêves s'avère un conte plein de poésie où le jeune public comprendra que pour s'accomplir il faut persévérer et ne pas négliger ceux qui nous aident.