Résumé: Quand il était enfant, petit Réunionnais, Ludovic n'avait qu'une idée : devenir inspecteur de police en métropole... Aujourd'hui retraité de la fonction publique, il nous confie dans chaque album l'évolution du rêve de ce petit garçon et nous fait vivre l'une des enquêtes qui l'a particulièrement marqué durant sa carrière, souvent du fait de la personnalité des bandits qu'il cherchait à attraper...
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RPJ d’Évry, 2000. Ludovic est inspecteur de police, le métier qu’il avait toujours eu envie de faire depuis l’enfance. Même si la réalité est à des années lumière de ce qui est montré dans les séries télé, il s’accroche ; sa mission reste sa passion. Actuellement, lui et son équipe sont sur une affaire de trafic de stupéfiant en provenance d’Espagne. Avant d’interpeler, il faut des preuves et une longue et méticuleuse enquête en amont est nécessaire. Pas question de compter ses heures, la juge veut du concret pour inculper et condamner.
Raconter le quotidien de la police en se basant sur la trajectoire de Ludovic Armoët, tel est l’objectif de Flic à la PJ. C’est armé du témoignage direct de cet ancien commandant de police que Corbeyran s’est attelé à la tâche. Il en ressort un récit précis, dense et quelque peu austère dans lequel le scénariste a tout tenté afin d’y insuffler un peu de vie et d’émotion. L'aspect technique de l’investigation est raconté avec méthode et la franchise (pour faire avouer les malfrats, il faut savoir ruser) ne laisse pas indifférent. Les manques de moyens techniques et financiers des forces de l’ordre y sont particulièrement soulignés et avec raisons. Le côté intime et personnel de l’ouvrage revenant sur la jeunesse du héros se montre malheureusement moins percutant. Les nombreux retours en arrière tombent comme des cheveux sur la soupe et n'apportent rien à la psychologie du personnage. De plus, les innombrables textes récitatifs au ton monocorde assomment littéralement la lecture. Les informations et les anecdotes sont bien là, le ressenti nettement moins.
Visuellement, Luca Malisan rend une copie très (trop ?) propre et ultra-lisible. C’est tout à son honneur, mais le résultat manque drastiquement de vie. Le trait est figé, condamné à un rôle purement démonstratif. Le découpage aurait pu venir à son aide, ce n’est pas le cas. En effet, l’incessant monologue du protagoniste principal prend invariablement le dessus et empêche à toute forme de rythme ou de tension de s’installer. Les amateurs de dessin ultra-réaliste y trouveront certainement leur compte. Par contre, comme pour le scénario, quelle raideur et absence d’incarnation !
Bien loin du charisme de RG de Frédérik Peeters et Paul Dragon ou du naturalisme social de L627 de Bertrand Tavernier, Go Fast ! est plombé par une narration uniforme et une mise en image guindée et artificielle.
Les avis
Erik67
Le 03/04/2023 à 09:13:05
Le métier de flic ne fait plus rêver autant qu'avant. Pour autant, il y a toujours des vocations pour aller travailler à la PJ.
Corbeyran va raconter l'histoire de Ludovic Armoët pour une mise en image dans une BD. Il s'agit d'un garçon provenant des milieux pauvres de l'île de la Réunion qui va tomber amoureux d'une fille de riche. Ils vont tout plaquer ensemble pour monter à Paris afin de réaliser son rêve de devenir agent des forces de l'ordre.
On aura droit à une enquête assez passionnante concernant le vil de la voiture du chanteur Pierre Perret. Cela va le conduire à un trafic de drogue entre l'Espagne ter la France.
J'ai bien aimé toute l'humanité qui se dégage du personnage principal qui se met en scène avec véracité et authenticité. On verra comment il s'y prend pour démanteler tout un trafic de drogues et faire parler l'un des protagonistes. J'ai un peu moins apprécié le côté grivoiserie qu'on retrouve parfois dans ce milieu mais ce n'est qu'un détail.
J'aime beaucoup ce genre de dessin réaliste. Je suis plutôt fan de cet aspect graphique. En effet, cela rend la lecture agréable et crédible.
Il est vrai que la couverture fait un peu « fast and furius » mais c'était sans doute le but recherché afin d'attirer le lecteur. Le propos sera tout autre même s'il s'agit également de beaux bolides qu’il est difficile de poursuivre à une certaine vitesse.
Une BD qui pourra donner une certaine idée de ce qui se passe dans ce milieu de la police mais avec un regard plus compatissant que mes dernières lectures à savoir « Flic » ou « La force de l'ordre ». C'est clair qu'on change de registre mais cela demeure tout de même un témoignage sur ce métier difficile. Ce livre est salvateur dans le sens où il remet la police à sa juste place dans un monde qui bouge.