L
e fils du roi a beau être un prince, avant d’avoir réalisé sa destinée, il n’est qu’un individu comme les autres. C’est facile de dire ça, mais une destinée, ça se trouve où ? Dans cette grotte, par exemple ? Oh là là, qu’il fait sombre, vite une torche. C’est quoi ce grand machin tout mou ? Un monstre ! À moi la gloire si j’arrive à le vaincre. Aïe, il est plus gros que je pensais… Bon, retraite stratégique, il ne va pas me pourchasser dans ce dédale quand même. Ouf, je l’ai semé. Quoi ? La vallée a été dévastée par un ogre géant et la capitale est en flamme ? C’est le moment d’être discret.
Fort d’un album exceptionnel encore tout récent, Stanislas Moussé revient déjà sur les tablettes avec une vraie-fausse suite à Longue vie intitulée Le fils du roi. Armé des mêmes mécanismes narratifs et esthétiques, le jeune artiste propose un récit initiatique dans les règles de l’art. Le héros, coupable d’une catastrophe de par son inexpérience, va devoir se reconstruire et trouver une solution au drame qu’il a déclenché. La fable est classique, les épisodes obligés du genre bien en place et le tout est porté par un souffle épique du meilleur aloi. L’ensemble manque néanmoins de réelle surprise. En effet, si le scénario se suffit à lui-même, il se montre passablement linéaire et s’avère presque convenu dans son déroulement.
Doté d’une extraordinaire force d’évocation, Le fils de roi impressionne et captive l'attention. Avec cette fresque pleine de panache, Stanislas Moussé confirme sa place d’auteur à suivre.