Le 26/12/2021 à 11:20:18
La Mésopotamie a été le berceau de la civilisation humaine. C'est dans cette région que vivait en majorité le peuple kurde. Le voici désormais écartelé entre quatre états souverains à savoir la Turquie, la Syrie, l'Irak et l'Iran. Visiblement, ce sont les anglais et les français qui ont tracé les frontières de ces états après leur protectorat sur cette région du Moyen-Orient. Le peuple Kurde devait bénéficier de son état lors du traité dépeçant l'immonde Empire Ottoman. Cependant, les occidentaux ont cédé devant les exigences de la Turquie pourtant génocidaire. Résultat: un peuple de près de 40 millions d'individus qui n'ont pas d'état. La Suisse, Andorre et le Liechstentstein et le Luxembourg ont bien de la chance avec si peu d'habitants. Encore aujourd'hui, cette question pourtant légitime est tabou. On a voulu les assimiler à tout prix mais ils n'ont pas voulu, à raison sans doute. Les Kurdes ont profité du printemps arabe pour prendre le contrôle du Rojava près de la frontière turque. Cependant, ils ont dû lutter contre Daesch et l'état islamique. Ce sont des femmes combattantes non voilées qui ont arraché Kobané à Daesch en 2015 et ont posé les jalons d'une société égalitaire. C'est un beau reportage que voilà qui nous présente la première révolution féministe au cœur du Moyen-Orient ! Cela mérite notre attention, voire notre admiration.Le 08/12/2021 à 22:01:27
Cet album me paraît indispensable pour qui veut approcher le scandale pluriséculaire des Kurdes. Il relate comment les femmes kurdes, par leur abnégation et leur héroïsme, essaient de faire avancer leur cause, que l’on sait perdue, cette population étant victime comme l’on sait d’ostracisation des quatre pays où ils vivent et de l’abandon total et indigne de la « communauté internationale ». Elles ont pourtant joué un rôle éminent dans la lutte contre les obscurantistes en Syrie… et on sait le sort qui leur a été réservé. L’optimisme dont elles font preuve est de ce point de vue incroyable. En creux, nos petitesses apparaissent bien mesquines. Merci infiniment à BDGest’ d’avoir publié un long entretien avec les deux protagonistes de cet album, particulièrement bien dessiné. Ce coup de projecteur est amplement mérité. Si j’ai ôté une étoile à mon appréciation, c’est à cause du côté un peu foutraque de la narration, qui s’étale sur plusieurs décennies, au gré des missions sur place de Mylène Sauloy, assez déroutant au début (la suite l’est moins) et, surtout du manque de mise en perspective pour les lecteurs comme moi, incultes quant à la situation au Moyen-Orient. Une ou plusieurs cartes plus vastes et un chouïa plus détaillées auraient été les bienvenues, ainsi qu’une rapide mise en perspective historique. En revanche, le dossier très complet en fin d’ouvrage, résumant en particulier les biographies des principales actrices de ce conflit, est passionnant et renforce l’admiration que l’on ne peut que vouer à ces héroïnes de l’ombre. Les autres fac-similés de ce dossier (« justifications » religieuses des exactions par exemple…) sont stupéfiants. En conclusion, il me semble que le style choisi (bande dessinée, parfaitement maîtrisé), le propos et la qualité de l’album font honneur au neuvième art, et mériteraient une caisse de résonnance plus sonore…BDGest 2014 - Tous droits réservés