L
e poids de la mère omniprésent, comme une conscience souvent étouffante, nous est compté par Christopher par l'entremise de "ses" filles. Les couples continuent de se faire et de se défaire, les premiers enfants naissent et le destin les éloignent parfois.
Depuis maintenant quatre épisodes, la vie de tous les jours nous est savamment distillée au travers des parcours de Cloé, Bénédicte, Muriel, Anna, Leïla et de leur entourage. Aussi limpides et épurées que le trait de Christopher et aussi sobres que les couleurs de Scarlett, ces existences nous rappellent bien des choses dans nos propres vies. Un cocktail toujours aussi savoureux qui prend un tour un peu plus attrayant encore, avec un final laissant supposer une suite moins prévisible et fleur bleue que supposée. Moins léger que les précédents, cet album aborde les grands choix existentiels que d'aucuns peuvent avoir à faire à des moments cruciaux de sa vie. Moins d'humour mais plus de réalisme en définitive.
Redonner du souffle pour mieux repartir vers d'autres horizons sembe être l'objectif principal, puisque Christopher annonce le lancement d'une série parallèle dont chaque tome traitera d'une de ses héroïnes. C'est à la mode mais connaissant le savoir-faire de l'auteur, on peut espérer un vrai plaisir supplémentaire.
Annoncés en 5 volumes, les Filles est une série rentrée par la grande porte dans ce genre qu'est la BD dîte de "chronique sociale" et ce n'est pas Telle mère, telle fille qui l'en fera ressortir.