Info édition : Noté "Première édition". Hélène V. est la lauréate du prix Raymond Leblanc 2014.
Résumé: Le monde dans lequel évolue Harriet Ashtray ressemble à l'Angleterre du XIXè siècle. À une exception près : de gigantesques monstres marins infestent les mers... Leur présence est en réalité le fait de l'existence de l'esprit des mers, que la population appelle Cétos, et qu'elle considère comme un Dieu.
À 11 ans, Harriet, la fille du capitaine Ashtray, a poignardé un homme lors d'une attaque de pirates dans un royaume du Maghreb. Pendant des années, elle va continuer de mener sa vie de jeune fille anglaise de bonne famille, aux côtés de sa grand-tante et de ses frères. Mais lorsque 11 ans plus tard, Harriet retrouve Alistair, son ami d'enfance, le meurtre qu'elle a commis va changer le cours de sa
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ille de marin, de pirate même, il est normal qu'Harriet Astray entretienne des liens intimes avec la mer. Pourtant, son père tente à tout prix de l'éloigner de l'océan. Une succession d'événements inattendus va immanquablement la conduire sur les flots. Kraken, sirène, … quels autres secrets a-t-on caché à la jeune femme ?
Première œuvre impressionnante de maturité, Enfants des Abysses entraîne le lecteur dans un univers victorien décalé fleurant bon le fantastique gothique. En partant de la trame classique du roman initiatique, Hélène V. a imaginé tout un monde dans lequel les monstres des profondeurs coexistent avec les clippers de l'âge d'or de la marine à voile et où une certaine magie a droit de cité. Très marqué par un romantisme de circonstance, le scénario se montre habilement construit, les révélations s'enchaînent à foison, tout en laissant la place à de nouvelles interrogations. Les personnages sont bien campés et parfaitement conscients du sérieux de la situation. La navigation est au point, mais peut-être un peu âpre sur longueur. Un soupçon de fantaisie ou simplement une ou deux touches d'humour n'auraient pas été de trop pour rendre la traversée plus agréable.
Graphiquement, le rendu tout en nuances et en douceur de la dessinatrice s'avère également convaincant. Le trait très fin oscille entre un style quasi naïf pour dépeindre les protagonistes et l'illustration scientifique à l'ancienne pour les créatures hantant les gouffres. Le résultat est efficace et marqué par une patine vaguement désuète très séduisante. Seules les couleurs très sombres gâchent légèrement le tableau. En effet, tout l'album semble plongé dans une brume crépusculaire passablement gênante. N'oubliez pas de vous munir d'un fanal puissant lors de la lecture !
Solide récit d'aventures et d'épouvante, La fille des cendres devrait séduire les amateurs du travail de Florence Magnin.
Les avis
Erik67
Le 10/11/2020 à 09:01:44
Pour une première création, ce n'est pas trop mal. L'auteure Hélène V. a réussi à créer un univers assez particulier sur fond de piraterie dans une Europe du XIXème siècle uchronique. On croise également des créatures marines qui n'existent normalement pas. Les personnages d'Harriet et Alister sont plutôt bien exploités.
Cependant, malgré toutes ces qualités, je ne suis pas parvenu à me passionner pour ce récit. Il manque manifestement quelque chose dans la mise en scène pour insuffler un peu plus de dynamisme. Il y a trop de facilités comme par exemple brûler une personne d'un simple regard ou simplement respirer sous l'eau. Je ne pense pas que notre héroïne pourtant en danger ait du souci à se faire. C'est trop convenu.
Je serai néanmoins indulgent dans ma notation car il faut encourager les jeunes auteurs.