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uand fée Kaca pas contente, elle toujours faire comme ça. Les transformations vont bon train : « Crotus puantus » le voisin et logique imparable, « crotus puantus puissance quatre » les voisins ! « Crotus puantus bousus vachus » les brigands, ... et ça va crescendo dans le décliné d’étrons. Revoilà les gros nez ! Une fée avec des faux airs de Ma sorcière bien aimée, quelques bestioles pittoresques dont un lapin bleu certainement échappé de sa compagnie et un oiseau râleur, le tout arrangé à la sauce Cestac pour les jeunes. En toile de fond et pas bien nocif, un vieux démon sommeille : le Mâle dans toute sa splendeur, plus impliqué dans la lecture de son quotidien que dans celui des siens.
C’est à la demande de François Corteggiani, au moment de la relance de Pif Gadget en 2004, que Florence Cestac réveille ce personnage auquel son imaginaire avait donné vie lorsqu’elle racontait des histoires à son fils. Il est facile d’imaginer toute la puissance évocatrice d’une fée Kaca sur un petit, tout est dans le nom ! La transcription sur papier nécessitera cependant des talents de conteur chez l’adulte. En effet, si un univers particulièrement coloré et des faciès rigolos devraient permettre dans un premier temps d’attirer l’œil des bambins, la partie texte semble moins adaptée. Dense, elle est débitée tambour battant par les protagonistes. Les dialogues sont régulièrement entrecoupés de réflexions et semblent plus prétexte à une surenchère au calembour et au bon mot qu’à construire un fond cohérent. Cela tant et si bien qu’il est tout à fait possible que ni le petit, ni le grand ne trouvent leur compte à la lecture des frasques de la fée Kaca.
La véritable histoire de Futuropolis vient de paraître, Florence Cestac y narre par le menu une aventure qui part dans tous les sens pour finir en queue de poisson. C’est un peu le même état d’esprit que l’on retrouve ici, à la différence notoire que si la fameuse maison d’édition a marqué de son empreinte le microcosme de la bande dessinée, ce ne sera pas le cas de La fée Kaca.