I
l fut un temps où le cyclisme n'était pas synonyme de dopage ou de tricherie (encore que…). Les coureurs étaient considérés comme des héros et leurs exploits suivis, à la radio ou sur les bas côtés des parcours, par des millions de spectateurs. De ces forçats de la route, comme les avait surnommés Antoine Blondin, Fausto Coppi est, sans conteste, un des plus grands. Premier sportif à réussir le doublé Giro – Tour de France, il est encore aujourd'hui cité comme un exemple par tous les amoureux de la petite reine.
Dans Fausto Coppi, l'homme le champion, Davide Pascutti a centré son récit sur 1949, l'année clef dans la carrière de l'Italien avec son triomphe inédit dans les deux plus grandes courses du calendrier. L'idée est intéressante, mais rend la tâche du scénariste un peu hasardeuse. Sans vraie mise en contexte, le scénario hésite entre biographie classique et une espèce d'évocation plus ou moins lyrique d'un instant de l'existence d'un sportif de haut niveau. Coppi pédale, souffre, grimace, sacrifie sa vie personnelle, se querelle et se réconcilie avec son rival Gino Bartali et finit par l'emporter. Sans être complètement confuse, la lecture nécessite néanmoins quelques connaissances sur l'histoire du cyclisme pour être pleinement appréciée.
Heureusement pour le lecteur, l'ouvrage est complété par un généreux dossier. En plus de fiches revenants sur les principaux protagonistes, l'auteur y détaille ses choix narratifs et graphiques. Le décorticage des scènes de course est particulièrement intéressant. Au final, sans démériter, l'album manque toutefois de tenue, beaucoup d'idées restant au niveau de l'ébauche, un peu floues comme les souvenirs de cette époque déjà si lointaine. À réserver aux amateurs du genre.