Info édition : Avec un cahier supplémentaire de 7 pages sur l'entrée en guerre.
Résumé: Ce 11 novembre est l’occasion de décorer l’un des derniers combattants de la Grande Guerre. Alors que l’édile local égraine ses poncifs, Jean Rocaillon se souvient de la boue, de la peur, de la douleur, de ceux fauchés par la mitraille ou asphyxiés par les gaz, de tous ces hommes qui, comme lui, partirent un matin d’août 1914, la fleur au fusil, certains de revenir victorieux pour Noël…
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e 11 novembre est l’occasion de décorer l’un des derniers combattants de la Grande Guerre. Alors que l’édile local égraine ses poncifs, Jean Rocaillon se souvient de la boue, de la peur, de la douleur, de ceux fauchés par la mitraille ou asphyxiés par les gaz, de tous ces hommes qui, comme lui, partirent un matin d’août 1914, la fleur au fusil, certains de revenir victorieux pour Noël…
Depuis quelques mois déjà, la guerre 14-18 hante les phylactères et il n’y a qu’a se référer à la thématique sur BDGest pour s’en convaincre. Même s’il tend à s’estomper de l’inconscient collectif, les contemporains du conflit s’éteignant un à un, l’évènement se doit d’être commémoré, ne serait-ce qu’en mémoire de ceux tombés à terre et qu’importe sous quel drapeau. La faucheuse des moissons y concourt à sa manière.
En juin dernier, Frédéric Chabaud et Julien Monier s'attachaient avec Sang noir à l’une des pages méconnues de la Der des Ders : celle de l’engagement des troupes coloniales. Cette fois, il s’agit de suivre un groupe de jeunes gens dans ce qui deviendra la Première Guerre mondiale. Cet opus d’ouverture, la série devant comprendre au moins trois volumes, permet de planter le décor et de présenter les acteurs. Il est ainsi question de Lucien, Jean, Joseph…, de leurs amitiés, de leurs différences et de Charlotte… Structurée en chapitres, Les blés coupés est une chronique sociale de l’ordinaire dévolue au quotidien de ceux qui garniront les premières lignes. Pour accompagner cette histoire, le trait de Lucien Monier, d’une simplicité enfantine dans la première partie, prend ensuite de la maturité sans cependant pouvoir se départir d’un relatif manque de constance. Il bénéficie toutefois d’une mise en couleurs subtilement rehaussée par le papier mat et épais choisi par les éditions Physalis.
Après la nostalgie d’un temps révolu, Les cicatrices de la terre devraient rappeler à tout un chacun la tragique réalité des débuts du XXe siècle.
Les avis
Erik67
Le 04/09/2020 à 14:54:15
La guerre de 14-18 n'en finit pas de se raconter en bd dans le cadre de la commémoration du Centenaire de la Première Guerre mondiale. Il faut entretenir le devoir de mémoire vis à vis des jeunes générations afin qu'une telle guerre ne puisse plus être envisageable. Et pourtant, l'histoire n'est qu'un éternelle recommencement...
J'ai bien aimé cette trilogie sur le destin de ces trois frères avec leurs trois amis qui vont se battre pour le pays et qui vont perdre beaucoup de choses. Ils partent se battre la fleur au fusil en espérant revenir pour le temps des moissons. Cependant, la fameuse faucheuse des moissons n'est pas très loin.
Il y a des passages qui n'ont pas été crédibles comme ce mariage qui a lieu dans la journée même du 1er août 1914. Et puis, cette action nous les présentant en 1908 alors qu'ils n'avaient que 10 ans à peine. 6 ans après, ils ne pouvaient pas être mobilisables n'ayant pas atteint les 18 ans requis. Par ailleurs, les vêtements portés font assez modernes. Bref, le genre de petits détails anachroniques qui tuent...
Pour autant, il y a tout de même l'Histoire qui a été respectée dans ses grandes lignes. Le procédé narratif est intéressant de même que cette scène d'introduction. J'ai bien aimé le dessin assez naïf au début et qui prend au fil des tomes un peu plus de consistance et de noirceur. A noter également qu'une plus grande rigueur historique à été respectée dans les deuxième et troisième tome par les auteurs.
Par la suite, on retrouvera ce qui a fait de cette guerre une sale guerre : la peur et la lâcheté, l'enfer des tranchées, les soldats sacrifiés inutilement par des généraux peu scrupuleux, les mutineries... L'ennemi du poilu n'est pas le boche mais le gradé !
Au final, on retiendra un récit assez romanesque qui se conclura dans les larmes et le sang.