Résumé: Les vrais pilotes prennent tout de haut... Même la mort.
Marais revient de permission, à la fois troublé par sa rencontre avec Gabrielle et par l'étrange proposition qu'elle lui a fait. Pris entre l'amour et la mort, devant faire un choix irréversible, son ardeur au combat s'en ressent. Pendant ce temps, le tempérament de feu du jeune Lafitte fait des vagues au sein de l’escadrille des Faucheurs. L’heure n’est pas aux rivalités, alors que leur cible, le redoutable Stipetic, terreur du ciel allemande, est encore en vie.
Avec Faucheurs de vent, Thierry Lamy nous plonge dans l’univers passionnant des premiers combats aériens et de leurs pionniers au courage exemplaire. Une histoire de camaraderie et de rivalités au souffle romanesque, emportée par l’ampleur du trait de Cédric Fernandez (Saint-Exupéry) et sa science du dessin d’aviation.
L
a Première Guerre tire à sa fin, mais les membres de l’escadrille des Faucheurs ne le savent pas. Pour ce groupe de combattants, le quotidien est fait d’engagements aériens. Parfois ils gagnent, parfois ils perdent. À la tête de l’escadron, Alexandre Marais, un héros défiguré. L’homme n’a peur de rien et se montre téméraire, d’autant plus qu’il a un vieux compte à régler avec Nikolaus Stipetic, un pilote allemand. Il est par ailleurs en froid avec Louis Lafitte, une jeune et impétueuse recrue. Mais voilà qu’une idylle avec Gabrielle, sa marraine de guerre, le transforme et l’humanise. Pourquoi diable une si belle femme s’offre-t-elle à un militaire au visage couvert de cicatrices?
La recette de Thierry Lamy a quelque chose de convenu : un quart d’affrontement, un quart d’amitié virile, un quart de romance et un quart de conflit interpersonnel. Mélanger, mais pas trop, pour que chacun des ingrédients conserve sa saveur. Rajouter une pincée de sentiment nationaliste et quelques grains de mystère, et le tour est joué. Mais trêve de persiflage ; l’histoire, sans être grandiose, se révèle agréable. Certes, les batailles demeurent répétitives et il serait intéressant de s’attarder davantage à la psychologie des personnages, mais la formule est éprouvée (par exemple chez Michel Vaillant) et il serait vain de bouder son plaisir, même s’il s’avère un peu bref.
Le dessin réaliste de Cédric Fernandez convient parfaitement à l’entreprise. Le lecteur retient particulièrement la construction des doubles planches de combats, lesquelles sont chorégraphiées comme des ballets. Il lui reprochera cependant un manque de constance dans les traits de l’héroïne. Cela dit, comme elle détient le seul rôle féminin significatif, il faudrait être de mauvaise foi pour ne pas la reconnaître.
Un bon petit album sympathique et sans prétention.
Les avis
Saigneurdeguerre
Le 20/06/2021 à 23:06:06
Un avion n’est pas rentré. « Normal, c’est la guerre ! », direz-vous. Oui, mais le combat s’est passé au-dessus des lignes françaises. S’il avait été abattu, on l’aurait vu ! C’est encore cet avion porte-poisse ! Ce maudit « Fer-à-Cheval » …
Et le lieutenant Marais ! Qu’est-ce qu’il a le lieutenant Marais ? Il est présent physiquement, mais pas spirituellement… Ah ! Des nouvelles du « Fer-à-Cheval » …
Critique :
Encore et toujours de magnifiques combats aériens, avec des actions vertigineuses, mais aussi plusieurs couches dans le scénario : Marais, qui rentre de permission, complètement chamboulé par ce que la superbe Gabrielle, qui s’offre à lui, lui a demandé ; une disparition tout bonnement incroyable ; un homme fusillé ; Lafitte qui veut s’offrir le très redouté as allemand Stipetic qui continue de décimer les Faucheurs…
Il s’en passe des choses dans cet album ! Des histoires dans l’histoire et encore des voiles à lever… Pas vraiment historiquement pur, mais bon, très agréable fiction.