Résumé: L'Unité 731, créée entre 1932 et 1933 par mandat impérial, était un laboratoire secret, unité militaire de recherche bactériologique de l'Armée impériale japonaise. Officiellement, cette unité, se consacrait à « la prévention des épidémies et la purification de l'eau », mais en réalité, elle effectuait des expérimentations sur des cobayes humains.Septembre 1945, Tokyo. Le Japon a capitulé devant les États-Unis.Un processus d'après-guerre est alors initié : la traque et l'élimination systématique des armes humaines créées par l'Unité 731, des combattants génétiquement modifiés, vestiges de la guerre.Dans ce contexte, un soldat démobilisé, Konoe, est recruté et associé avec une jeune fille immortelle, Saika, elle-même née d'une expérience biologique de l'unité 731. Ils devront travailler ensemble pour traquer les créatures hors de contrôle issues de ce laboratoire secret.
L
a Seconde Guerre mondiale a offert leur contexte à de nombreux récits, tel ce manga sorti au Japon en 2018 dans le magazine Harta.
L'action commence en septembre 1945 dans le Japon occupé par les forces américaines. Les tensions sont fortes avec les GI's, mais quelque chose se trame en sous main. En effet, certaines exactions contre l'occupant sont perpétrées par des "variants". Ces derniers sont des cobayes survivants des expériences de l'unité 731,qui, regroupés et guidés par des gradés de l’armée impériale, tentent de renverser la situation politique hautement inflammable. Le commandement suprême des forces alliées met en place un groupe spécial chargé de traquer et d'éliminer cette menace.
Ce premier tome de the far east incident est assez classique dans sa composition scénaristique. Il s'agit de mettre en place le lieu et les différents protagonistes de l'histoire. Ces derniers sont archétypaux et communs à ce qu'il est possible de trouver dans la production actuelle : à savoir un duo principal ayant une forte différence d'âge et de caractère qui va s'amadouer progressivement au fur et à mesure des révélations faites sur les passés respectifs, un chef rigolo, une alliée bimbo mais efficace...il n'y a pas de quoi se démarquer sur ce point là. Néanmoins, l'intérêt du titre est d'avoir choisi d'utiliser la tristement célèbre unité 731 dans le récit. Dans un pays qui a encore un souci avec la mémoire du conflit et de ces crimes, le choix peut paraitre audacieux. Toutefois, les jeunes lecteurs pourraient croire que cette unité de scientifiques protégés après la guerre, se serait limitée à créer des surhommes pour la guerre à l’image du projet fontaine de vie du gouvernement nazi. Il n'en est rien. L'avantage est donc que cela peut amener les plus curieux à se renseigner sur ce qu'était réellement cette branche de l'armée du Grand Japon, par exemple en regardant l'épisode que la série Horror humanum est sur YouTube lui consacre. Cette limite permet, peut-être, à l'auteur d'éviter quelques ennuis avec les révisionnistes de son pays. L'autre point d'intérêt est d'évoquer les relations occupants/occupés dans l'immédiat après-guerre. Attention, il ne s'agit pas de l'axe principal du manga, mais cela apparaît dans le background de certaines scènes et va jouer sur les relations entre plusieurs personnages.
Le trait d'Aguri Ohue constitue de dernier point d'intérêt du titre. Il est largement au dessus de qu'il est possible de lire dans la production de masse. Il apporte un soin particulier aux décors dans de nombreuses planches, tout en essayant de donner des émotions sur les visages de ses personnages. Son utilisation des contrastes et des trames rendent les scènes de tensions et d'actions très appréciables.
The far east incident est un manga efficace pour les amateurs de shonen d'action avec un petit fond historique.