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rançois et Maxime ont grandi ensemble sur l'île de la Réunion, la mère du premier étant alors la servante des parents du second. Partis ensuite vivre en France, leurs différences sociales se sont évanouies et leur amitié renforcée. En ce début de XXéme siècle, ils décident de revenir faire un pèlerinage sur les terres de leur enfance, dans le domaine de Maison Rouge. Maxime se découvre alors une passion pour les nouvelles technologies tandis que François fait d'étranges rencontres, dont celle d'un mystérieux fantôme.
Alors que la fin du diptyque La grippe coloniale est attendue avec impatience, Appollo entame une nouvelle série, avec toujours pour cadre sa chère île Bourbon. Le concept est toutefois très différent : la grippe coloniale est une aventure assez rythmée au contexte historique des plus intéressants. Ici, à travers un récit plus onirique, l'auteur semble plutôt vouloir nous faire partager une atmosphère locale bien particulière. En premier lieu peut-être un certain utopisme avec le personnage de Maxime qui vit à côté de la réalité quand il cherche à inventer l'avion. Ensuite une certaine oisiveté ambiante avec un François qui s'ennuie assez vite, traîne dans les bars et discute avec un fantôme quand ce n'est pas avec une chèvre. Malheureusement, le lecteur fini par s'ennuyer aussi. La narration s'appuie sur une voix off lassante et François a un rôle beaucoup trop passif pour qu'on réussisse à s'intéresser à lui. Quant à cette histoire de fantôme qui semble être au centre de tout, elle n'est pour l'instant pas bien passionnante.
D'un point de vue graphique, les lecteurs du cycle de Tschaï seront surpris du changement de style de Li-an. Si son dessin en ligne claire pouvait paraître trop statique, il opte ici pour un trait dans l'air du temps, beaucoup plus nerveux et dynamique, qui semble bien mieux lui convenir tant il paraît libéré.
Le bilan de ce premier tome de Fantômes blancs reste mitigé. Peut-être que la suite nous fera changer d'avis mais pour l'heure, c'est plutôt la fin de la grippe coloniale que l'on espère lire très bientôt.
Les avis
Erik67
Le 05/09/2020 à 16:52:45
J'ai bien aimé la fraîcheur qu'apporte ce récit. Maxime et François reviennent sur une île créole auprès du domaine de Maison Rouge où ils ont vécu ensemble bien des années avant. François est un descendant d'esclave. Il abandonne tristement sa dulcinée dans l'espoir de la revoir un jour et repart vivre des aventures sous les tropiques.
En effet, il va faire d'étranges rencontres sur cette île: le fantôme d'un pirate qui a perdu son nom, un cabri qui lui parle comme si de rien n'était et les cousins Técher qui sont un petit peu porté sur le rhum. Alors que Maxime s'attelle à construire une des premières machines volantes, François est à la recherche d'un trésor de pirate se trouvant caché sur le domaine; ce qui n'empêche pas François de devenir le pilote d'essai.
La lecture ne laisse pas indifférent. C'est vrai qu'il y a un brassage de thèmes mais tout semble se rejoindre à la fin dans une espèce de cohérence. Le dessin avec un trait à la fois doux et précis ainsi que de chaudes couleurs nous fait véritablement apprécié le paysage de l'île de la Réunion du début du XX ème siècle. C'est étrange mais on ressent à la fois une certaine nostalgie mais également beaucoup de fantaisie; bref il y a un juste équilibre!
Passé et avenir, légende et modernisme se mélangent pour notre plus grand plaisir pour une lecture des plus agréables.
okilebo
Le 28/10/2005 à 23:30:04
La collection Equinoxe s'enrichit, une fois de plus, d'un album intéressant. Je remarque que sous ce label, Vents d'Ouest a sû créer un ton et Fantômes blancs s'intègre parfaitement dans cet esprit.
Appollo (La Grippe Coloniale) nous propose un récit au parfum parfois onirique qui met en scène un jeune homme rentrant au pays et qui va faire une rencontre plutôt surprenante. L'histoire est bien racontée et françois, le personnage principal, est un garcon très attachant.
En toile de fond, l'auteur pointe du doigt sur l'esclavagisme et nous fait découvrir les nouvelles technologies issues du début du vingtième siècle.
Le dessin de Li-an est assez singulier. Personnellement, j'ai beaucoup aimé son graphisme. Et en particulier, la scène où notre héros est plongé en plein cauchemar.
Ce passage est vraiment réussi.
Fantômes Blancs n'est peut-être pas la meilleure série de cette collection mais elle reflète parfaitement les qualités de ce label.
C'est donc à lire !