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eptembre 1945 dans l'effroyable mangrove du golfe du Bengale, une étrange activité semble prendre corps dans une caverne regorgeant d'infâmes nazis, de caisses et de tonneaux pleins de croix gammées dessus, d'un savant fous et d'un caisson contenant un personnage qui aurait du mourir dans un bunker berlinois quelques mois plutôt. Heureusement le Fantôme en tergal, le héros tellement incroyable que t'y crois pas, veille et va s'occuper dare-dare de tous ces nazillons de bas étage et les renvoyer à grands coups de pied dans le derche bien loin de sa jungle toute propre à lui !
Pixel Vengeur est incontestablement un habitué des champignons hallucinogènes, c'est la seule explication valable à toutes ces stupidités qui font rire sans que le lecteur comprenne un seul instant où il veut en venir. Le Fantôme en tergal contre La Légion Damnée du IVe Reich atteint le paroxysme de l'absurde façon non sens des Monthy Python matiné Piskopat. Nombreux sont encore les hommages (Gotlib, E.P. Jacobs, Goossens, Moëbius, Hergé, F'murr, etc.) qui viennent ponctuer le récit, sans pour autant l'alourdir, mais l'auteur de Black et Mortamer semble enfin libéré du poids des influences de ses paires (pères ?). Loufoque à souhait, cette aventure d'une parodie de héros est une suite de gags et de répliques ininterrompus. Prépublié dans le mensuel Psikopat, le récit semble s'être construit au fil des pages, Le Fantôme en tergal n'étant en rien maître de son destin mais bien baladé au gré des délires nourrissant l'esprit de son créateur. L'album n'en est pas moins très cohérent et l'histoire d'une fluidité à faire pâlir une pâte à crêpe.
Les personnages caricaturaux côtoient les décors réalistes prouvant à qui veut bien le lire que Pixel Vengeur n'est pas un simple troublion du 9ème art mais bien un artiste accompli. Il est capable de passer d'une base sous-marine super sophistiquée ou d'une jungle fouillée à une scène fantastique mêlant transe tribale et danse acrobatique. Ce dessinateur sait tout faire ! Les répliques et commentaires rappellent néanmoins régulièrement que son domaine de prédilection reste l'humour.
Avec maestria, Pixel Vengeur réussit sans en avoir l'air un tour de force : renvoyer symboliquement la svastika en Inde, lieu qu'elle n'aurait jamais du quitter. Tout ça pour ça, il est fort le gars ou sacrément frappé !