Info édition : Noté "Première édition". Couleurs de couverture Claude Guth.
Résumé: La vie de Véhir, le grogne (homme-cochon), bascule le jour où, désespéré par un amour déçu, il s’enfuit de sa communauté, échappant ainsi aux lois de l’Humpur…
Commence alors une longue aventure qui le conduira d’abord chez Jarrit, un vieil ermite grogne qui lui enseigne les premières leçons de survie ; puis, capturé par les prévôts hurles (hommes-loups), il fera la connaissance de Tia, une jeune aristocrate hurle exaltée qui refuse le mariage auquel elle est promise. Tous deux vont se lancer dans la quête des dieux humains, ces créatures légendaires qui auraient jadis régné sur Terre.
Une aventure pleine de dangers, qui les fera se découvrir l’un l’autre, briser les tabous, et redécouvrir leur humanité en jachère sous leur animalité.
V
éhir, un jeune grogne, ne parvient pas à se satisfaire des pratiques de sa communauté. Révolté, il s’enfuit dans la forêt au risque de finir mangé par ceux qui asservissent son peuple. Il est recueilli par Jarit, un autre banni, qui va l’instruire et lui faire découvrir que, non seulement, les dieux humains étaient bien réels et dépourvus de toute trace d’animalité, mais, surtout, qu’ils existent toujours. Peu après, succombant à l’attaque de trois hurles, des créatures à tête de loup, le vieillard convainc son protégé, qui n'a pu le sauver à temps, de partir à la recherche de l’Humpur.
Pierre Bordage adapte son roman éponyme, exercice qui n’est pas toujours aisé. Les choix narratifs qu’il effectue, ont de quoi perturber, en particulier ceux qui ont lu son œuvre. L’auteur choisit de se passer de texte explicatif, rendant ainsi les transitions un peu sèches. Ce faisant, il privilégie le rythme au détriment du contexte. Pourtant, l’univers créé, entre anticipation et fantasy, est rapidement fascinant. Cette terre où des êtres perdent peu à peu leur humanité pour ressembler à des animaux, ce mythe de l’homme pur interpellent, voire fascinent. Dans ce déséquilibre entre attirance et goût de trop peu, la découverte de cette histoire reste plaisante même si le langage, sorte de vieux français, peu également gêner.
Compte tenu de ce défaut de définition de l’environnement, il appartient à Olivier Roman de donner corps à ce monde fantasmé. Sa prestation est globalement convaincante, notamment en ce qui concerne la caractérisation des hybrides, même si les décors manquent parfois de soin et les attitudes des protagonistes de dynamisme.
Certes quelque peu bancal, ce récit conserve, néanmoins, un fort pouvoir attractif.
Les avis
Erik67
Le 03/09/2021 à 08:47:01
Cette série qui débute avait pourtant tout pour me plaire : un graphisme assez plaisant, des personnages à la tête animalière fort surprenante et un univers médiéval intéressant. Il s'agit pour un homme cochon de partir à la recherche de dieux humains qui avaient régné jadis sur Terre. Bref, on comprend qu'on bascule dans la science-fiction. Il y a un côté qui fait très "planète des singes".
Pour autant, les dialogues vont vite se révéler insipides et les situations ubuesques. J'ai décroché assez rapidement. Je me suis forcé à lire jusqu'au bout mais le coeur n'y était plus. J'avais sans doute espéré un sursaut du récit. La faute surtout à un langage qu'il convient de maîtriser. C'est comme si vous lisiez une oeuvre dans un charabia incompréhensible. Certes, c'est pour donner un côté réaliste mais vous perdez alors en lisibilité. La suite se fera sans moi.
Igalma
Le 18/05/2013 à 18:30:08
Pierre Bordage fait partie des romanciers que je suis les yeux fermés. Sensible, imaginatif, il trouve les mots justes pour décrire le pire comme le meilleur de l'humanité, le glauque comme le superbe, il joue sur mes peurs et angoisses primaires. C'est lui qui à mes yeux a écrit le plus beau space opéra : les guerriers du silence.
En bon fan, je déteste l'adaptation par principe et je confirme cette règle pour l'adaptation des guerriers du silence, le graphisme ne rendant pas justice aux merveilles et émotions suscitées par la prose de l'écrivain.
Les fables de l'humpur n'est pas son roman le plus accessible. D'abord à cause de la barrière de la langue, un patois d'oïl mélé aux néologismes et ensuite parce qu'on ne découvre pas tout de suite la nature d'homme bête des héros. Bordage présente un monde féodal post apocalyptique structuré selon la chaîne alimentaire, les comestibles au service des carnivores.
Cette adaptation est une bonne surprise, peut-être parce qu'elle est réalisée par l'auteur original. On y retrouve toute l'ambiance et la tension du roman. Le dessin est convainquant et facilite l'immersion.
Bref, une bonne BD un peu à part dans le domaine héroic fantasy, un accès facilité à l'oeuvre pour ceux que la langue rebute, et même les vieux fans grognons dans mon genre s'y retrouvent.
Bonne pioche et merci à celui qui a pris le risque de me l'offrir.