Présenté comme ça, même pour un petit album de 32 pages, ce n’est pas une invitation au voyage. Mais pas plus qu’il ne jouait les Laurence Pernoud au masculin avec son récent Chronique layette, Nicoby ne donne pas non plus dans le Guide bleu avec son Excursion coréenne. On est aussi à des années lumières du mémorable Pyongyang de Delisle (L’Association), les deux albums étant aussi éloignés sur le fond que semblent l’être les deux Corée en fait. C’est simplement un recueil de souvenirs, ceux qui restent lorsqu’on se remémore les moments les plus marquants d’un périple quelques années plus tard, en tout cas ceux qui méritent d’être racontés. En les scénarisant, les polissant et les enjolivant un peu au passage ? Si c’est le cas, ça n’a vraiment aucune importance. Ce qui ressort ce n’est pas tant la découverte du pays, de la population et des mœurs que la complicité entre ces deux frères, l’un résidant sur place, jouant au guide, l’autre campant le touriste occidental dans toute sa splendeur. Et ça fonctionne, on s’amuse de la légèreté du propos, du vécu qui transpire des situations, de ce trait expressif qui appelle à la gaité.
Si seulement tous les récits de voyage des copains pouvaient être aussi concis et marrants… Tiens, pour un peu, ça donnerait envie de retoucher certaines diapos et de coller des gros nez partout. C'est dire si le but est atteint.