Info édition : Noté "Première édition". Format carré 155 X 155 mm.
Résumé: Le deuxième volume de la série Étoile du Chagrin dévoile un peu plus les intentions et les origines des principaux protagonistes de la série et notamment Le Tueur Coupeur, Klavir et Face de couteau dont les chemins ne se sont toujours pas croisés. Kazimir Strzepek imbrique de multiples histoires dans un récit d’aventure post-apocalyptique extraordinairement détaillé et d’une imagination débridée dans la tradition des meilleurs ouvrages du genre. Il dévoile au fur et à mesure des épisodes de la série les pièces d’un gigantesque puzzle (plus de mille deux cent pages sont prévues jusqu’à la conclusion de la série vers 2015).
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Circulez, y'a rien à voir ». La première prise de contact avec les deux tomes de l’Etoile du Chagrin pourrait provoquer, à peu de choses près, cette réaction bien légitime : un format carré plutôt moche de quinze centimètres de côté, des couvertures en mode « repoussoir » sur lesquelles le nom de l’auteur, d’ailleurs imprononçable, a tout l’air d’avoir été stabilobossé à l'aide d'un feutre périmé, et enfin un pitch d’une banalité à faire rougir de honte le moins inspiré de tous les scénaristes. Une planète, une météorite, un gros boum… et une population qui combat pour sa survie.
Par quel miracle cette série a-t-elle donc pu être nominée aux prestigieux Eisner Awards en 2007 ? En lieu et place de prodige, il serait plus juste de parler de talent, celui de Kazimir Strzepek. Derrière un postulat d’une simplicité étonnante, le jeune hawaïen a imaginé un monde original, des peuples atypiques, des personnages dont les parcours s’entremêlent dans un ensemble riche et cohérent. L’Etoile du chagrin, c’est un peu la rencontre de Donjon et de Bone, l'aspect gore en plus.
Il n’existe pas une mais des histoires dont les héros se croisent sans se connaître, luttent chacun à leur manière contre le destin qui les a frappés. Tandis que Klavir part à la recherche de sa bien-aimée, en compagnie de Wilm et de Futch, un fantôme mangeur de rêves, le tueur-coupeur, guerrier amnésique, sorte d’alter ego d’Edward aux mains d’argent, erre à travers le désert, en quête de son passé. Certains ont profité de cette situation pour semer la terreur, les suppôts de l’Ordre, d’autres s’organisent et se rebellent contre l’envahisseur. Et puis, il y a Face de Couteau, l’ambitieux, l’immense Barbaraz, mais aussi Rafe, Dent, Tahn, Jire… Et au milieu de tout ce fatras, les coups pleuvent, les têtes tombent, les corps se déchirent, les insultes fusent dans un méli-mélo jubilatoire.
Le lecteur un peu Lost trouvera en fin d’ouvrage un trombinoscope très utile lui permettant de se rafraîchir la mémoire. Mais aussi d’autres récits dans le récit, comme autant de poupées gigognes qui se découvrent les unes après les autres. L’Etoile du chagrin est loin de ressembler à une œuvre d’Art, tant les personnages semblent taillés à la hache, et parfois difficilement reconnaissables, tant les décors sont épurés, réduits à leur strict minimum. Le format, d’ailleurs, n’avantage pas le dessin, étriqué dans des cases bien trop petites.
Il faudra pourtant passer outre pour goûter au charme de cette série ébouriffante dont le seul défaut est certainement l’attente d’une conclusion qui ne verra le jour qu’à l’horizon 2015.