L
e capitaine Burke et son subordonné, le lieutenant Holbrecht, décident de ne pas obéir aux ordres de leurs supérieurs lors d’une mission militaire périlleuse. Dans cet univers où des êtres génétiquement modifiés, créés dans le but de coloniser des mondes inhabitables, finissent par clamer leur indépendance, refuser d’exécuter des civils d’une sous-espèce est vu d’un mauvais œil. Sous l’impulsion du parti des purs et malgré des états de service irréprochables, les deux militaires sont relevés de leurs fonctions et affectés à l’escouade disciplinaire 214.
Alexis Racunica, alias Alex Nikolavitch, scénariste (Central Zéro, Spawn : Simonie, La Dernière Cigarette) et traducteur de bandes dessinées, est un touche-à-tout qui ne se laisse pas enfermer dans un style ou un format. S’étant déjà attaqué au manga à l'européenne avec Tengu-do, il récidive dans cette collection Shogun des Humanoïdes Associés avec de la science-fiction grand public. Prépubliée dans Shogun Seinen, créé dans le sillage de Shogun Mag afin de séduire un lectorat légèrement plus âgé, cette série s'apparente à un feuilleton, notamment par sa cadence de lecture et son découpage en chapitres bien distincts (4 par album).
Si la constitution d’une équipe de rejetés, tombés en disgrâce d’un état major aux points de vue diamétralement opposés, et assignés à des missions casse-pipes évoquera un air de déjà-vu chez les lecteurs d’Universal War One et que les opérations en armures de combat peuvent faire penser à la série de Matz et Jacamon (Cyclopes), le scénario de ce premier tome ne parvient pas vraiment à convaincre. Malgré un monde futuriste séduisant et un contexte politique intéressant, les personnages ne sont pas assez charismatiques, la narration s’avère un peu fade et les opérations militaires manquent cruellement de punch.
Le graphisme du bordelais Shong Yong, issu du monde du jeu vidéo, n’est certainement pas étranger à certains de ces manquements. Le jeune dessinateur propose pourtant un design futuriste convainquant, mais, derrière une couverture très prometteuse se cache un dessin légèrement imprécis au niveau des physionomies et pourvu de personnages trop statiques pour une série qui porte l’accent sur l’action.
Prolongé par un bonus incluant un entretien avec le lieutenant Conrad Holbrecht et quelques pages du premier manga de Shong et Whalan (Red Earth Chronology), Sanction aura tout de même du mal à sortir cette escouade de l’ombre.
Découvrez également :
La News BDGest concernant Shogun Mag
Le site Shogun City
Le site d’Alex Nikolavitch
Le blog de Shong Yong
La chronique de Tengu-do, scénarisé par Alex Nikolavitch
La chronique de La Dernière Cigarette, scénarisé par Alex Nikolavitch