A
près l’épuisement des ressources énergétiques de la planète, l’apparition d’une nouvelle et mystérieuse source d’énergie, le sephiroth, a permis à l’humanité de vivre une nouvelle ère de prospérité. Malheureusement, cette révolution a engendré la fin des Etats-Nations et la prise de pouvoir des grands conglomérats industriels. Parmi eux, Merkabah, qui n’hésite pas à utiliser la force pour conserver le monopole de l’extraction et la commercialisation de cette nouvelle énergie. Sa milice privée traque tous ses opposants et interpelle les Dowsers, des humains capables de détecter le sephiroth. Mais ils ne sont pas les seuls à s’y intéresser : un jeune homme du nom de Sey Eugene désire également trouver un Dowser afin de pouvoir retrouver sa mère. Sa quête lui fera croiser les sbires de la milice ainsi que la jeune Dowser, Holly Fianman qui doit elle aussi en découdre avec Merkabah.
Même si cette série, par le résumé, pourrait apparaître comme une histoire « écologique », le fonds de l’intrigue sur l’épuisement des ressources et la mainmise des grands conglomérats semblent, pour le moment, uniquement servir de support aux aventures de Sey Eugète et de Holly Fianman ainsi qu'à leurs démêlés « musclés » avec la milice privée de Merkabah. Point de considérations écologiques ou de descriptions en détails du monde imaginé par Yamamura donc, ce premier album se focalise surtout sur l’action et sur la présentation des acteurs et de leurs motivations. On est donc très loin de Nausicaä de la vallée du vent.
Néanmoins, l’auteur parvient à décrire un environnement certes peu original par rapport à la production SF japonaise mais qui a le mérite d’être cohérent et maîtrisé. Les personnalités qui parcourent le récit sont loin d’être monolithiques et leurs relations complexes promettent de nombreux rebondissements futurs.
Aidé par un trait clair et précis, le dessin permet une action fluide et nerveuse à souhait tout en gardant une certaine précision et sobriété dans la description des scènes. Yamamura évite donc de surcharger ses cases d’idéogrammes et privilégie le réalisme du dessin au rendu du mouvement, rapprochant son style de la production actuelle de la BD européenne.
Sans doute plus accessible au lecteur européen lambda que d’autres œuvres nipponnes, Embryon Road semble donc être une bonne série d’aventure SF, disposant d’un environnement maîtrisé et des personnalités intéressantes. Néanmoins, au vu du statut de tome d’introduction de ce premier album, il faudra attendre les prochains numéros pour confirmer cette bonne impression et pour voir si l’auteur exploitera beaucoup plus l’aspect « écologique » de son intrigue. Dans le cas contraire, sa série risque fort de devenir une série SF parmi tant d’autres.