Résumé: Mugby ?... Quel drôle de nom ! Drôle de nom et drôle d'endroit. À Mugby, il y a tant de croisements et de destinations qu'on peut aller presque partout. À son immense embranchement se trouve un homme qui ne sait plus quel chemin prendre. Pour la première fois de sa vie, il hésite et cherche un endroit pour changer de vie mais avec toutes ces voies qui s'enfuient au bout du monde... laquelle choisir ?
D
ans la ville de Mugby, il se nomme « Barbox Frères », du nom de la société qu’il vient de quitter. Plaquée par sa femme, partie avec son meilleur ami, il a décidé de prendre un nouveau départ. De la gare, partent cinq chemins différents, comme autant de choix de vie. Lequel emprunter ? Le plus simple est sans doute de tous les essayer, les uns après les autres. Á moins que son bonheur ne soit beaucoup plus près de lui, là-haut, dans une petite maison où réside Phœbe, une jeune femme paraplégique.
L’embranchement de Mugby est une œuvre de Charles Dickens réalisée en 1866, soit quatre ans avant le décès de l’auteur. Écrire cette nouvelle a peut-être été une façon de faire le point sur son existence ou bien de chasser les démons qui le poursuivaient après son accident de train survenu un an plus tôt et dont il sortit indemne. Cette nouvelle est également un joli conte de Noël, adaptée par Rodolphe pour la collection « Jeunesse » des éditions Delcourt. Un récit, qui aurait tout aussi pu avoir sa place chez « Ex-Libris » tant les thèmes abordés sont multi-générationnels.
C’est surtout le travail d’Estelle Meyrand, déjà remarquée dans Scrooge, un chant de Noël, qui retient l’attention. Une couverture accrocheuse et énigmatique, tout d’abord, introduisant parfaitement le sujet de l’album et son personnage principal, un homme perdu dans le brouillard avec face à lui de multiples directions à emprunter. Puis, des premières planches sombres, fumeuses et énigmatiques, conférant une ambiance quasi-fantastique. Enfin, un style très enfantin, avec des visages et des décors semblant issus de vieux modèles de jouets d’un autre âge. La mise en couleurs est somptueuse et parvient presque à faire oublier des proportions parfois étranges et des perspectives pas toujours réussies.
Touchant un large public, l’embranchement de Mugby a toutes les qualités d’un très beau livre d’images, à défaut d’un excellent album de bande dessinée.
Les avis
Erik67
Le 25/11/2020 à 19:06:59
C'est un vrai conte de Nöel adapté de Charles Dickens que voilà. Il aurait pu également s'appliquer en dehors de la période de Nöel qui se veut être un rapprochement entre les êtres et où on est plus généreux qu'habituellement. Visiblement, cette magie là ne se rencontre qu'à cette seule période de l'année.
Qui ne s'est pas posé la question du lieu où il aimerait habiter pour être vraiment heureux ? Il y en a qui vont au soleil en bord de mer, d'autres préfèrent les grands villes... Mugby est une ville où les lignes de chemins de fer se croisent comme autant de destinations possibles et imaginables. Comment choisir la bonne destination ?
Le résultat est agréable mais cette bd ne marquera pas les esprits. Tout se passe un peu trop vite. On ne ressent pas réellement l'attachement du héros avec les lieux et les êtres qu'il va croiser tout le long de son périple. On aura compris qu'à force de chercher le bonheur, on peut simplement passer à côté. Il faut donc ouvrir grand les yeux !