L
es sorcières ont une terre : le « Refuge », un îlot survolant une forêt aux confins du monde. Son université y accueille de nombreux apprentis, parmi lesquels Elsbeth et ses amies Lagoût et Ka. Si ces dernières sont promptes à s’amuser, la première, élève douée, fait la fierté de ses professeures. Avec cela, elle peut compter sur son amoureux pour l’épauler. Seule ombre dans ce ciel serein : elle n’a jamais entendu Jahine. Et pour cause : comme tous les garçons des environs, il n’a pas de voix. Chagrinée par cette injustice, Elsbeth a une idée : enquêter sur la malédiction qui a frappé les hommes et en faire son sujet de mémoire. Peut-être trouvera-t-elle comment lever le sort ? Mais cette initiative n’est pas du goût de tous·tes.
Alors que Tristan Roulot vient de boucler La Forêt du temps, il se lance dans une nouvelle série jeunesse, accompagné, cette fois, par illustratrice danoise, Sarah Conradsen. En quelques quatre-vingt pages, il entame un récit aux accents fantastiques, saupoudré d’un zeste de romance, et décrit un microcosme matriarcal dans lequel la gent masculine ne peut exprimer ses pensées que par le truchement de panneaux de bois suspendus au cou. Le grand mystère réside dans ce qui a mené à cette situation. Au fil des pages, le lecteur découvre que cette dernière ne convient pas à certains habitants du « Refuge », augurant ainsi quelques remous futurs. Débutant de façon assez classique en plantant le décor et les principaux personnages, le récit se déroule efficacement, en ménageant ce qu’il faut de suspense.
S’ouvrant de manière satisfaisante, Elsbeth et la malédiction du Beau silence constitue une lecture plaisante adaptée aux bédéphiles en herbe, à partir de 8-9 ans.