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olriq, Föfnir, la princesse Murmillia, sa garde du corps et le glupion font route vers le repaire du dieu Olkas, afin de stopper son dessein d’effacer le monde d’Amphel. Alors que leur vaisseau arrive à un poste-frontière, la tempétueuse jeune femme décide qu’elle en a assez et fait croire au lieutenant en charge de la place qu’elle a été embarquée contre son gré. La petite troupe est ramenée sous bonne escorte à Lorunde. Tandis que son altesse retrouve le confort de ses appartements, ses compagnons croupissent dans les geôles, non sans échafauder un plan d’évasion…
Cinq ans après Le secret du glupion, voilà donc la suite d’Elixirs, sous la forme d’un troisième volet qui s’offre le luxe d’un passage dans la capitale de l’univers créé par Arleston. Un détour dont le seul avantage est de souligner le caractère hautement capricieux d’une peste princière qui n’a, par ailleurs, pour elle que le charme de ses formes girondes. Retour à la case départ, ou presque, en ce qui concerne l’objectif initial des personnages principaux, puisqu’il faut à nouveau rassembler l’équipe dispersée et l’amener à repartir vers sa quête. Si la cité de Lorunde, les coulisses du pouvoir et les ennemis que s’est fait la « délicieuse » Murmillia recèlent de quoi engendrer les péripéties nécessaires pour y parvenir, les événements en eux-mêmes n’ont rien de transcendant ni de vraiment palpitant. Tout juste maintiennent-ils un léger intérêt pour mener jusqu’au dernier quart de l’album qui, lui, accélère les choses et donne de quoi manger (à peu près) à sa faim. Trop tardivement, malheureusement. Reste, pour consoler les aficionados, le dessin d’Alberto Varanda, parvenant, comme souvent, à conférer de la substance aux mondes qu’il met en image. Son trait dynamique, ses décors soignés, ses créatures fantastiques aident à faire passer un scénario en deçà des attentes longuement ruminées.
Loin d’être inoubliable, Le souffle du néant risque d’en décevoir certains et de les détourner d’une série que les années n’auront guère affinée.