Résumé: Quelque part dans le désert africain, une équipe de scientifiques spécialisés en manipulations génétiques a créé une armée de monstres surpuissants. À partir de l'ADN croisé entre humains et animaux, ils ont engendré une nouvelle forme de vie, complètement dédiée au combat : les Elephantmen. L'ONU se doit d'intervenir. Commence alors l'une des guerres les plus violentes que la Terre ait connue...
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n 2239, l'Europe est non seulement ravagée par un virus dévastateur qui a décimé la majeure partie de la population, mais elle sert également de champ de bataille a un conflit violent opposant la Chine et l’Afrique. Quinze ans plutôt, une équipe de scientifiques spécialisés en manipulations génétiques est en effet parvenue à créer des hybrides mi-hommes mi-animaux : les Elephantmen ! Conditionnés à l’art de la guerre dès la naissance, ces monstres surpuissants ont reçu pour mission d’éradiquer toute vie sur le Vieux Continent. Le combat semble perdu d’avance, mais, dans le sud de la France, Gaston et Yvette tentent de survivre au génocide.
Après s’être fait un nom dans le monde des comics en tant que lettreur, Richard Starkings s’est lancé dans une carrière de scénariste avec la série Hip Flask. En commençant par ce premier tome intitulé Jouets de guerre, qui est en fait une préquelle qui peut se lire indépendamment de l’histoire principale, les éditions Delcourt ne respectent donc pas l’ordre de publication US, mais invitent à découvrir cette saga en respectant la chronologie des événements.
L’album débute par l’origine de cette nouvelle forme de vie créée à partir d’éléphants, de rhinocéros, d’hippopotames, d’alligators, de girafes et d’autres animaux africains, pour ensuite s’intéresser de plus près à la destinée d’une résistante française. Plongé dans un monde post-apocalyptique sans pitié, le lecteur comprend progressivement que cette guerre menée par des monstres finit également par avoir raison de l’humanité de cette jeune femme qui se voit contrainte de prendre les armes. Malgré cette réflexion sur les effets de la guerre et les nombreux parallèles établis par l’auteur avec les autres conflits mondiaux qui ont frappé l’Europe au XXème siècle, le récit demeure essentiellement porté par l’action. Le scénario a beau donner la parole aux animaux, ceux-ci ne sont cependant pas là pour discuter, mais pour tirer sur tout ce qui bouge. La finesse n’est donc pas particulièrement au rendez-vous de cet affrontement narré en voix-off, même si l’émergence de sentiments chez celui qui deviendra Hip Flask par la suite ouvre clairement la porte à une suite plus intéressante.
Visuellement, derrière cette couverture peu attirante, plusieurs dessinateurs de relayent dans des styles assez différents. Si le dessin du mexicain Jose Ladrönn sort indéniablement du lot, ce sont néanmoins Moritat et Axel Medellin qui se chargent de la plupart des planches. Malgré une colorisation uniforme qui souligne parfaitement l’ambiance froide et désillusionnée de l’histoire, le manque de cohésion graphique risque donc d’en rebuter plus d’un.
War Toys est donc une mise en bouche parsemée de violence, qui pourra laisser le lecteur sur sa faim, mais qui sert surtout d’introduction à un récit plus captivant qui se déroule après cette guerre.