U
n radeau perdu au milieu de l’océan, à son bord une jeune femme et un japonais apparemment loin de son pays. Au moment où ils aperçoivent un navire marchand portugais à bord duquel ils espèrent être recueillis, un autre bâtiment, pirate celui-là, s’apprête à livrer bataille. Contre toute attente, ils décident de s’inviter à bord.
Le thème des pirates revient décidément en force dans le milieu de la bande dessinée. Alors que Ratafia surfait sur la vague du nonsense et de l’humour décalé, Puerta et Diaz flirtent dans ce premier tome avec la grande épopée. L’histoire est épique, les personnages riches en couleurs et les auteurs naviguent avec une déconcertante facilité entre humour et aventure. Bien que ce soit une véritable histoire de pirates cruels et prêts à tout, certains passages sont de petits moments de bonheur tant les situations sont truculentes.
Mais le plus surprenant dans les Canons d’Or reste l’originalité du trait. Plus proche de la peinture que du dessin proprement dit, le travail de Carlos Puerta, peu connu de ce côté-ci de Pyrénées, retranscrit à merveille les combats incessants que se livrent les Frères de la Côte. De même pour Claudine la Tulipe, seule femme à bord, qui avec son visage tout rond et ses yeux pleins de mystère nous apparaît très attachante. Le seul reproche à formuler au dessin étant que certaines scènes se révèlent trop floues ou trop sombres pour être lues confortablement.
Un bon premier album du duo espagnol pour une série qui s’avère prometteuse.