Résumé: Le livre commence avec la visite d’un jeune garçon à son père, détenu en prison. Au parloir, entre échanges de regards et petites phrases, les souvenirs vont refaire surface… Flash back.
On retrouve le père et le fils, qui tels des hors-la-loi, de ville en ville, parcourent les routes mythiques des États-Unis, la violence en embuscade. Au fil d’une série de tableaux, on assiste au changement de ce père inflexible, brutal et amer, hanté par ses échecs, et dont la carapace va peu à peu se fissurer face au regard pur de son fils. On comprend alors que sa vie d’homme en sera irrémédiablement changée.
A
ndy a des «affaires» à régler à El Paso. À côté de lui, dans la voiture, Russell, son fils d'une dizaine d'années, dont il a nouvellement la charge. Le chemin est long, tant mieux : ces deux inconnus vont avoir amplement le temps d'apprendre à se connaître.
Plus que la relation père-fils, Aurélien Ducoudray (Gueule d'amour, Bekame) explore la découverte de l'autre dans El Paso. Suggérant plus que montrant, le scénariste a découpé son récit en petites scènes – fixées dans le présent, mais aussi tirées du passé – pour autant d'étapes dans ce périple dans l'arrière-pays du Nouveau Mexique. La forme du road movie est parfaitement adaptée à cette exploration plus intérieure que géographique. Le très bon équilibre entre le rythme lancinant et hypnotique de la route et des rencontres révélatrices qui la jalonnent rend cet opus intimiste des plus prenants.
Avant même l'histoire, les dessins impressionnistes, presque éthérés par moments, de Bastien Quignon permettent au lecteur d'appréhender le fond du propos. Le trait tout en douceur de l'auteur de Trois jours en été pose l'ambiance dans laquelle baigne le scénario. Il ne faut pas se fier à ce qu'on voit au premier abord, la vérité des âmes est plus ténue à appréhender. Fort de cette approche, le dessinateur démontre un talent certain dans sa description de cette escapade sous un soleil de plomb. La lumière est éblouissante, la chaleur écrasante et l'ombre plus que bienvenue.
Portrait touchant et finement ciselé, El Paso vaut le détour.
La preview
Les avis
Lartenbulles
Le 10/10/2012 à 11:45:57
La fierté d’un père, l’admiration d’un jeune garçon, la maladresse des sentiments aussi ainsi qu’une certaine forme de malaise des retrouvailles difficiles. Tels sont les sentiments entre ces 2 là.
Et comme toujours avec Ducoudray, ils sont purs, ils sont vrais car les mots sont justes. Les émotions ne préviennent pas mais vous embarquent bel et bien. Les dessin de Quignon est très beau et très riches en sensation lui aussi.
Nouvel essai, nouvelle réussite pour Ducoudray qui nous enchante à nouveau et nous fait encore découvrir un dessinateur de talent.