Résumé: Les instances européennes viennent de donner leur feu vert à Égide – agence de contre-espionnage industriel – pour enquêter sur un ex-agent sur le point de saboter un grand projet spatial. Alors que les agents d'Égide tentent d'en savoir plus sur l'arrivée de ce dernier en France, ils arrêtent Aléna, une jeune cambrioleuse russe. Saint-Mont, responsable de l'agence et homme d'affaire influent, qui en sait beaucoup sur elle, espère que celle-ci les mènera à l'homme qu'ils recherchent...
E
n plus d'être un homme d'affaires avisé, Marc de Saint-Mont dirige Egide, une agence spécialisée dans le contre-espionnage. Sous la tutelle de sept services secrets européens, cette cellule a pour cible l'espionnage technologique et les manipulations politiques qui menacent le vieux continent. La première enquête de l'équipe porte sur Gustave Tanokian, ex-agent de renseignement proche de la mafia russe. Celui-ci utilise une valise diplomatique pour faire passer les frontières à un colis. La mission d'Egide : identifier l'objet, trouver le commanditaire et devancer ce dernier.
Egide a tout d'une série banale et sans surprise. La couverture ne trompe pas : une équipe qui pose les bras croisés fière et satisfaite du devoir accompli. Un véritable cliché comme on en voit pour la promotion des séries TV américaines. Le "tout en muscles" ex-taulard, le surdoué en informatique, la technicienne un peu folle et le cerveau. Quatre membres pour quatre stéréotypes. Avec la playmate recrutée au cours de l'album, le compte est bon : c'est une nouvelle Agence Tout Risque, remise au goût du jour et européanisée.
Pas une once d'originalité ne transpire d'un scénario taillé pour une série Z destinée au petit écran. Les enjeux sont immenses pour l'Europe, l'équipe rivalise d'audace et a recours au nec plus ultra de la technologie. Comparaison imparable avec Mission Impossible. Ce n'est pas en dévoiler trop que de préciser la banalité de l'issue (fatale à l'appétit du lecteur ?) de ce premier album. Les dialogues n'apportent pas la note d'humour ou de légèreté qui pourrait relativiser l'impression d'ensemble. Et, bien qu'il soit trop tôt pour jouer les augures, les premières planches du tome suivant laissent plus présager d'une continuité que d'un changement de cap.
Le graphisme élégant et dynamique, s'accompagnant d'une certaine froideur, sied parfaitement au thème et au traitement d'Egide. Rodier (L'ordre des dragons) s'adapte au style de la collection Impact (W.A.T.C.H, Flamingo, Akademy, ...). L'accessibilité est sans doute un des objectifs et il est sans conteste atteint.
Difficile dans ces conditions d'affirmer que la collection s'enrichit avec cette nouvelle série. C'est bien dommage car le concept "à succès" façon 24h chrono transposé à la bande dessinée pourrait être efficace. La suite gagnera-t-elle en profondeur ? C'est tout le mal que l'on peut souhaiter aux auteurs et aux lecteurs.